Sébastien NADOT, Député, membre de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, et Porte-parole du Mouvement des Progressistes (MdP), est intervenu ce mercredi 6 décembre à l’Assemblée nationale pour réclamer que des mesures soient prises en urgence en faveur des millions de réfugiés climatiques.
Une intervention à l’adresse de Nicolas HULOT, ministre de la transition écologique et solidaire, qui a répondu en reconnaissant que les migrations climatiques et environnementales sont aujourd’hui le premier facteur de migration sur notre planète, un sujet longuement ignoré et mis de côté.
Ajoutant ensuite que la France a proposé de prendre, dès 2018, la vice-présidence, puis en 2019 la présidence, de la plate-forme sur les déplacements liés aux catastrophes afin de mieux entreprendre et renforcer notre solidarité en s’appuyant sur les initiatives locales.
Monsieur le Ministre,
Je souhaite me faire pour un instant le/la porte-parole de ceux qui n’ont pas de voix. Le XXème siècle a été marqué par les conflits qui ont révélé à l’humanité ce qu’il y a de pire en elle. Alors que le XXIème siècle s’ouvre, sans que les hommes n’aient réussi à éradiquer ce premier fléau, un second vient aujourd’hui toucher les plus vulnérables d’entre nous et les pousser à quitter leur foyer, leur pays pour pouvoir vivre ou survivre ailleurs. Je veux évidemment parler des réfugiés climatiques.
En novembre dernier, la COP 23 était présidée par l’île de Fidji. Cette présidence était hautement symbolique : les Fidji font partie des terres de notre planète les plus menacées par les conséquences des changements climatiques.
Les phénomènes climatiques hostiles à l’homme semblent redoubler d’intensité. Le cyclone Irma nous a rappelé à quel point les intempéries sont de plus en plus violentes. La montée des eaux et les inondations menacent certaines îles et certains pays entiers. La désertification s’étend, avec les conséquences que nous lui connaissons : insécurité alimentaire, augmentation de la pauvreté, intensification des risques de conflits et de déplacements forcés de populations, appauvrissement de la biodiversité, etc… Tous ces phénomènes touchent d’abord les plus vulnérables d’entre nous.
D’après le rapport annuel Global Estimates du Conseil norvégien pour les réfugiés, 22 millions de personnes ont dû abandonner leur domicile en 2013 à la suite d’une catastrophe naturelle, soit trois fois plus que de personnes déplacées à cause d’un conflit. Il y aura, selon l’ONU, 250 millions de réfugiés climatiques en 2050, si rien n’est fait.
Aujourd’hui, contrairement aux réfugiés politiques par exemple, ces déplacés climatiques n’ont pas de statut officiel, ce qui rend difficile leur prise en charge et la mise en place de politiques publiques au niveau international. La France a toujours pris sa place dans le soutien aux plus vulnérables. Elle s’est fortement engagée dans les différentes conventions qui luttent contre ces phénomènes climatiques.
Alors que le monde a pris conscience des conséquences négatives du changement climatique, nous ne pouvons rester indifférents au sort de ceux qui en sont les premières victimes. Je souhaitais savoir, Monsieur le Ministre, quelles mesures peuvent être prises pour renforcer la protection et la prise en compte des réfugiés climatiques ?