Une interview exclusive de Robert Hue au journal La Marseillaise. Parue dans l’édition du 15 février 2013. Par Sébastien Madau.
Robert Hue (MUP) prône l’unité totale à gauche. Y compris à Marseille.
Le Président du Mouvement unitaire progressiste (MUP), Robert Hue, était en visite à Marseille mercredi pour y rencontrer des militants locaux de son organisation politique. L’ancien secrétaire national du PCF appelle à un rassemblement de toute la gauche autour de la majorité présidentielle pour faire face à la droite tout en prônant un soutien « lucide ».
Son tour de France est passé par Marseille, ville dans laquelle il entend aussi implanter le MUP. « Nous voulons contribuer à fédérer la gauche dans son ensemble car nous n’adhérons pas à l’idée de deux gauches », explique Robert Hue en estimant que « la gauche a besoin de son unité tout en y intégrant sa diversité » et que « une grande partie de l’opinion publique progressiste se retrouve dans cette idée ».
Robert Hue ne nie pas que la politique gouvernementale actuelle puisse faire débat. « Beaucoup ont voté pour François Hollande sans se retrouver dans une
politique social-démocrate » mais « sans se retrouver non plus dans une alternative gauchisante ».
Dans ce second cas, c’est Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche qui sont ciblés. Mais alors comment allier un désir d’unité à gauche alors que de vraies divergences au sein de la gauche se font sentir ? « Nous ne sommes pas aveugles certifie Robert Hue, nous sommes des unitaires lucides.
Par exemple sur l’Europe, j’ai fait part de mes réserves, tout comme sur la loi sur la compétitivité ou le crédit d’impôt.» Des réserves affirmées mais qui n’entament pas un préalable : « Face à nous, il y a la droite et la finance. Et la droite et la gauche ce n’est pas la même chose. C’est dangereux de les confondre… »
Celui qui avait fait voter une loi à son nom sur le contrôle des fonds publics aux entreprises (immédiatement abroger par la droite en 2002) ne désespère pas de voir un tel texte refaire surface. « Il aurait tout son sens aujourd’hui et ce sera un combat du MUP : que l’argent public fasse l’objet d’une plus grande transparence. »
Dans l’optique des municipales de 2014, le MUP entend s’impliquer. « Même si elles ne font pas toute la politique, les échéances électorales sont un moment important.
Aussi, le MUP, au sein d’une majorité gouvernementale, participera à la construction de listes dans le cadre d’une gauche rassemblée, notamment dans les grande villes comme Paris ou Marseille. »