Robert Hue s’est rendu à Toulon jeudi 13 juin à l’invitation de son ami Lorenzo Mateos, Conseiller municipal de Toulon et Délégué départemental du MUP Var. L’occasion de rencontrer de nombreux autres amis parmi lesquels Pierre Batien-Moze, Délégué régional du MUP PACA, Nicolas Céléguègne, Délégué du MUP Marseille ainsi que Mireille Peirano, Vice-Présidente du Conseil régional de PACA, Robert Alfonsi, Conseil municipal de Toulon et Conseiller régional de PACA et Joël Canapa, Conseiller régional de PACA.
L’occasion également d’un rendez-vous « Face à la rédaction » au journal Var-Matin. Extraits.
Robert Hue, président du Mouvement unitaire Progressiste, était en visite dans le Var ce jeudi 13 juin. Le sénateur du Val-d’Oise qui sera reçu la semaine prochaine par François Hollande « à sa demande » était l’invité d’un Face à la rédaction.
Êtes-vous un soutien fidèle de François Hollande ?
En tout cas, ce n’est pas un soutien aveugle ! Mais un soutien lucide, les yeux grand ouverts. Ses soixante engagements tiennent compte du compromis dans lequel il a mené la campagne. Des engagements qu’on peut dire sociaux-démocrates ou socialistes. Je ne suis ni l’un ni l’autre mais en revanche les Français ont choisi cette démarche. Donc je fais tout pour faire aboutir les engagements pris mais je fais tout aussi pour tenter d’en infléchir certains afin qu’ils soient plus conformes à la sensibilité que je représente.
Où se situe cette différence ?
François Hollande tient son cap d’une politique social-démocrate qui s’adapte aux réalités d’une société de marché. Je ne suis pas sur cette ligne. Il faut dépasser la société de l’argent roi. Il y a, par exemple, une nécessité de moralité financière sur l’argent public qui va aux entreprises. Je me suis abstenu sur le texte du crédit d’impôt « compétitivité emploi ». Je pense qu’il faut aider les entreprises. Et ça, vous ne l’avez pas souvent entendu dans ma bouche ! Mais il faut contrôler les aides qu’on leur apporte. Il faut une obligation de résultats. Quand on leur donne des subventions, on exige des collectivités de nombreux contrôles. Il faut un système semblable pour les entreprises. C’est tout de même 100 milliards par an ! Il faut savoir ce que les entreprises en font. Car les milliards s’accumulent, année après année, et le chômage progresse. Quelque chose ne va pas !
Une autre différence de sensibilité ?
La décentralisation ! Il faudrait être beaucoup plus attentif à ce qu’ont dit les élus de gauche quand ils étaient dans l’opposition. La réforme de décentralisation n’a pas l’assentiment des élus. On ne veut plus de ce millefeuille administratif mais on voit bien que les élus sont inquiets, qu’ils veulent être utiles dans la proximité. En même temps les dotations diminuent ! Ça, c’est aussi une question qui m’inquiète et je pourrai même devenir exigeant.
Et pour la régulation des salaires des grands patrons ?
Ce serait une faute de ne pas aller au bout. On dirait que c’est une sorte de crainte, comme un gros mot, comme si on n’osait pas dire aux patrons : « Vous avez trop, les écarts sont trop grands. » Nous, on propose un écart de 1 à 20. C’est tout de même pas mal ! Un patron qui a vingt fois le salaire moyen de ses salariés, ne va pas mourir de pauvreté. François Hollande doit le faire, ce serait un vrai signal social à l’électorat populaire dans ce pays. La gauche a besoin dans la prochaine période de signes forts, notamment au niveau social. Il faut un souffle social.
Les signes forts, on les cherche un peu…
On oublie que la première mesure de la gauche, c’est la prime de rentrée scolaire augmentée. Ce n’était pas rien ! Et il y a des choses qui se font. Mais on aurait tort de penser que c’est simplement en s’attaquant à la baisse des dépenses publiques qu’on trouvera des réponses. L’austérité, c’est un désastre. Il faut une relance par la croissance. Et des signes en faveur du pouvoir d’achat. Si on donne quelques moyens supplémentaires aux gens, ils n’iront pas les placer en Suisse ! L’argent ira à la consommation et, peut-être, à la croissance du pays.
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Sur la photo de gauche, Robert Hue et Lorenzo Mateos.
Sur l’autre photo, de droite à gauche : Lorenzo Mateos, Joël Canapa, Mireille Peirano, Robert Hue, Robert Alfonsi et Pierre Moze.
Robert Hue et Joël Canapa.
Robert Hue avec Danielle Daumas, ancienne conseillère générale de Toulon.
Une rencontre amicale bien réussie avec la participation de nombreux amis du Mouvement Progressiste !