« Notre adversaire, c’est la droite. Qu’on ne s’y trompe pas ! » C’est une sorte de mise au point que font les élus départementaux du Mouvement des progressistes (MDP) et pourtant ils taclent les socialistes. Pour la première fois de sa jeune histoire, le mouvement initié par Robert Hue en 2009 présentera des candidats aux élections départementales.
Les progressistes s’aligneront sur six cantons, dont celui de Franconville où ils partiront sous leurs seules couleurs. « Nous étions en mesure d’être représentés sur dix-huit cantons et on aurait pu faire du covoiturage comme d’autres, explique Yannick Brard, le délégué départemental candidat avec Laurence Marchand-Taillade (PRG) sur Saint-Ouen-l’Aumône. Mais cela ne nous paraissait pas intéressant de parachuter des candidats où nous n’avons pas de raisons d’être. Nous avions demandé deux titulaires et le reste des suppléances. On n’était pas très gourmands ! »
Car c’est bien l’absence d’union à gauche et la volonté hégémonique du Parti socialiste (PS) que souhaitaient notamment évoquer les élus MDP, égratignant au passage « l’attitude dangereuse de Rachid Temal (NDLR : 1er fédéral du PS 95) ». « Il est révélateur que le parti majoritaire à gauche et le plus susceptible de contribuer au rassemblement nécessaires n’en ait pas été capable, souligne Yannick Brard. Le PS apparaît isolé. » « L’ouverture était possible. Les citoyens nous somment au rassemblement. Il y a des quatuors où seule une formation est représentée. C’est aberrant », déplore la conseillère régionale Marie-Josée Cayzac, en duo avec Arnaud Gibert (Front démocrate) sur Argenteuil 3. « La gauche des partis est morte, juge Laurent Dumond, délégué national MDP et suppléant sur Cergy 2. Il faut inventer autre chose. »
« Les progressistes mèneront campagne sans faire de promesses mal venues, avec une exigence : faire en sorte que tout ce qui touche à la solidarité soit sauvegardé », résume Yannick Brard. La défense des compétences sociales assumées par les conseils généraux (dépendance, handicap, RSA, etc.), les questions relatives au cadre de vie (transports, qualité des services de proximité) et au système éducatif sont considérées comme « des priorités ».