Alors que la loi du 11 février 2005, dite «pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » fête ses 17 ans, force est de constater que la construction d’une société inclusive qui devait se dessiner par celle-ci n’est pas encore devenue une réalité en France !
Pour le Mouvement des Progressistes, solidaire des associations de défense et de représentation des personnes en situation de handicap, il est urgent d’en finir avec les promesses déçues et les actes concrets sans cesse repoussés ou inaboutis.
Alors que la campagne officielle de l’élection présidentielle va débuter, puis celles des législatives, le Mouvement des Progressistes appelle ainsi à un large débat sur le handicap et à une totale transparence sur les intentions et projets.
Il ne peut ignorer les responsabilités sur la situation actuelle :
1) La droite, avec Nicolas Sarkozy, n’a pas initié la mise en œuvre de la loi de 2005, faute de moyens dégagés et de volonté politique, ce qui s’apparentait à une véritable faillite des politiques publiques du handicap; et c’est à cette époque que la mise en accessibilité des transports et établissements recevant du public a pris un retard considérable.
2) Le quinquennat du socialiste François Hollande avait une ambition, mais l’absence de moyens budgétaires à la hauteur n’aura pas autorisé sa mise en œuvre.
3) Quant au quinquennat d’Emmanuel Macron et sa majorité LREM, force est de constater, malgré de rares avancées, une tendance à développer prioritairement la communication pour tenter de masquer l’absence de mesures concrètes abouties, ainsi qu’une certaine déconnexion avec les attentes et vécus des personnes en situation de handicap, leurs familles et les professionnels du secteur médico-social.
Enfin, notre appel ne saurait englober les forces d’extrême droite qui démontrent chaque jour leur volonté de bâtir une société d’exclusion.
Le Mouvement des Progressistes appelle donc prioritairement les forces écologistes, de gauche et de progrès à faire du handicap un enjeu majeur de la campagne.
D’abord car cela concerne en France quelque 12 millions de personnes en situation de handicap (visible ou invisible), leurs familles et professionnels.
Mais l’enjeu à bâtir enfin une société inclusive où personne ne devra rester au bord du chemin est un facteur essentiel pour viser une société de progrès pour toutes et tous.
Sans oublier que le concept d’accessibilité universelle est un véritable moteur d’un aménagement durable du territoire, dans nos villes et nos campagnes.
Enfin, le Mouvement des Progressistes, qui a mis en place une Délégation nationale au Handicap dès sa création, appelle les candidats écologistes, de gauche et de progrès à ne pas en rester à de vagues projets et intentions parcellaires mais à considérer le thème d’une société inclusive comme élément structurant de leur programme.
Il considère qu’il est indispensable de proposer des perspectives détaillées à partir d’une volonté politique réelle dans tous les aspects de la vie quotidienne et citoyenne des personnes en situation de handicap, sans oublier leurs familles et accompagnants.
Le Mouvement des Progressistes appelle ainsi à des propositions majeures et innovantes, notamment en matière d’accès effectif aux droits fondamentaux, de ressources à sortir nettement du seuil de pauvreté, de compensation totale du handicap, d’accessibilité universelle, d’accompagnement de qualité, d’accès aux soins, de droit à une éducation inclusive, d’emploi rémunérateur et épanouissant, de logement choisi et 100 % accessible, de droit reconnu à une vie affective et sexuelle.
Le Mouvement des Progressistes sera attentif aux projets exprimés dans la campagne électorale et estime qu’elle est un temps nécessaire, au même titre que les mobilisations citoyennes, pour espérer construire la société inclusive, solidaire et de progrès qu’il défend.
Pierre MOZE, Porte-parole national du Mouvement des Progressistes, Délégué national en charge du handicap