Il n’est pas un jour qui passe sans que la rupture entre les institutions, les élites politiques et le citoyen ne se concrétise dans les faits. Quelques semaines après l’évènement politique « Brignoles », n’oublions pas que celui-ci n’a sans doute été qu’un résultat partiel et ponctuel d’un symptôme particulièrement profond.
L’issue électorale varoise démontre que nous vivons une période politique aussi inédite qu’instable et dangereuse, une fin de cycle bien loin du « mauvais moment à passer ». Nous sommes au bout d’une histoire, nous vivons la fin de la « République des partis », dépassée.
À Brignoles comme dans les mouvements sociaux et territoriaux en cours, les citoyens électeurs interpellent une classe politique devenue inopérante. Nos outils politiques, utiles tout au long de notre histoire récente sont en instance de caducité car ils donnent tout simplement le sentiment de ne vivre et se reproduire que pour eux-mêmes. Trop longtemps nous avons regardé avec des yeux de Chimène le prétendu modèle démocratique qui s’était forgé au pays des droits de l’homme… Continuer à ignorer ce qui est en train de se passer relève aujourd’hui de la cécité politique.
Les messages sont pourtant nombreux : abstention populaire de plus en plus revendiquée, l’engagement électif, méfiance généralisée à l’égard de tous les élus… Les alertes sont là et il serait illusoire de croire qu’elles auront disparu dans les six mois nous séparant des élections municipales et européennes à venir.
Le regard que les citoyens portent sur la vie politique peut encore se durcir et se traduire plus négativement encore que ne le prévoient les enquêtes d’opinions pour celles et ceux qui sont aux affaires aujourd’hui. Pourtant l’on prépare les échéances à venir comme si de rien n’était, quitte à parfois tout perdre.
Dans les appareils politiques, on joue de la règle à calcul à partir de résultats électoraux abscons, l’intérêt partisan l’emporte sur le collectif, on se désunit à partir de frontières artificielles, on s’invente des alliances locales à géométrie variable et contraires à la réalité nationale sans percevoir la rupture et le séisme que l’on organise en renforçant l’incompréhension d’électeurs déjà en plein questionnement.
Le regard du Mouvement Progressiste, qui aborde pour la première fois ces élections et se veut utile aux rassemblements locaux nécessaires face à une situation nationale des plus difficiles, est lucide et teinté d’inquiétude. La préparation de ces élections renforce sa vocation initiale visant à engager la nécessaire rénovation de la vie politique de notre pays.
Les candidats et futurs élus progressistes auront à cœur de rappeler cette exigence tout au long des campagnes que s’engagent et des mandats qui leur seront confiés par les électeurs.