Migrants

Migrants à la dérive : Il est urgent d’agir !

Migrants400, c’est le nombre de femmes, d’hommes, d’enfants et de vieillards qui tentent chaque jour de rejoindre l’Europe par la mer. Comme autant de bouteilles jetées au large, c’est en Italie qu’ils échouent.

Leur échouement au milieu de nulle part et sur nos écrans de télévision est notre échec, celui de notre incapacité à faire régner durablement la paix et le développement pour tous les habitants de cette planète. Nous recevons ces images comme autant d’éclaboussures, car ces êtres humains devenus clandestins viennent d’outre-Méditerranée : d’Erythrée, cet Etat de la corne africaine où sévit un terrifiant régime, de Syrie, où les persécutions sont quotidiennes (envers les chrétiens, notamment), ou de Turquie.

D’immenses cargos, capables de transporter jusqu’à 900 migrants, sont purement et simplement abandonnés en pleine mer par des réseaux de passeurs inhumains qui les ont spoliés avant leur départ, mettant ainsi ces clandestins en danger imminent de mort.

Que pouvons-nous y faire à l’heure où la crise économique, sociale et politique de notre pays cristallise les tensions autour de la recherche systématique de boucs émissaires, « les autres », « eux », « les immigrés » ? Le cynisme est poussé jusqu’à refuser l’inhumation d’un nourrisson parce qu’il est rom…

La France et les autres pays européens doivent incessamment poursuivre leurs efforts pour rétablir la démocratie, la liberté d’expression et d’opinion et éradiquer la misère sociale et économique dans les Etats que fuient les migrants. Il faut aussi lutter sans concession contre les réseaux et les passeurs. Mais les alertes régulières des associations humanitaires doivent être entendues, car la situation des migrants est dramatique.

Demain, si un conflit éclatait en Europe et en France, si une dictature finissait par s’installer (notre mémoire nous fait défaut), nous serions des millions à chercher à fuir vers des pays plus accueillants, et serions sans doute rassurés d’y trouver l’asile. Cela devrait nous faire réfléchir, alors que nous sommes si nombreux, nés d’origines multiculturelles, depuis que la Gaule est devenue la France, depuis la fondation de Massalia par les Grecs.

« Dès le moment où nous sortons du ventre de notre mère, nous devenons toutes et tous des émigrés », écrit le poète Julos Beaucarne. Ne l’oublions jamais et oeuvrons pour faire changer les regards.

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