Sans surprise, le président-candidat Macron a mis la réforme des retraites à la première place de son programme pour 2022.
Dans les centrales syndicales cela ne surprend personne, même après avoir bataillé durant tout l’hiver 2019-2020 contre le projet de retraite à points et l’établissement d’un âge pivot à 64 ans. Depuis les derniers mois Emmanuel Macron martelait qu’il faudrait travailler plus, en précisant que l’âge pivot serait 65 ans. La CGT, par sa secrétaire confédérale en charge du dossier, Catherine Perret, promet déjà « la construction de mobilisations sociales très fortes » et « que la démonstration qu’une amélioration du système est non seulement possible mais (aussi) indispensable ».
Les organisations de salariés insistent toutes pour dire que si le système français n’est pas parfait, il « ne se trouve en tout cas pas dans une situation financière critique ». En effet le dernier rapport annuel du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) estimait en juin 2021 « qu’à l’horizon 2070, la part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait progressivement et serait moins élevée qu’en 2019 (environ 13,5% du PIB). Dans tous les scénarios elle varierait ainsi entre 11,3% et 13% du PIB ».
Y compris donc si l’âge légal de départ n’était pas reporté (et resterait à 62 ans). Si l’âge de départ avait été de 64 ans au lieu de 62 ans en 2019, les prestations chômage auraient été alourdies de 1,3 milliard d’euros, notamment en raison des difficultés que rencontrent les seniors, les salariés proches de la retraite à se maintenir dans l’emploi. La CFDT, selon Frédéric Sève, négociateur, assure qu’une telle réforme mettrait les régimes de retraite en excédent. Selon Richard Ferrand, le président LREM de l’Assemblée Nationale, la réforme « financerait notre modèle social, notre éducation, notre système de santé.
En septembre 2017 Emmanuel Macron avait adopté une série d’ordonnances renversant le code du travail sans la moindre concertation avec les syndicats, au nom « d’un contrat » passé directement avec les Français au moment de la présidentielle.
Pour conclure, Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’UNSA, syndicat réputé être le plus proche du patronat, ose « espérer que le candidat Macron avait compris que ce qu’avait fait le président Macron, sans négociation et sans concertation, çà ne marche pas. Car les tensions explosent »