Les extrêmes de droite et de gauche ne se rejoignent pas… Dans une lettre adressée à Elisabeth Borne, Marine Le Pen réclame que soient dissoutes « les associations groupusculaires extrêmistes », bien après les rassemblements de militants identitaires qui avaient eu lieu à l’issue de la demi-finale de football France-Maroc. Il s’agit, en réclamant la dissolution des groupes extrêmistes, de mettre sur le même plan l’infâmie des violences d’extrême-droite et celles d’extrême-gauche. Marine Le Pen en profite pour mettre dos à dos les blacks blocs, qui avaient kidnappé la cause écologiste, et les gros bras de la droite identitaire.
Il est bon de rappeler que le fascisme et l’anti-fascisme (« antifa ») ne sont pas la même chose : on doit hiérarchiser les violences plutôt que d’établir une symétrie entre elles. Les fameux blacks blocs ne s’en prennent qu’à des devantures de banques, alors que les « écoterroristes » dénoncés par Gérald Darmanin, le Ministre de l’intérieur, balancent de la sauce tomate sur la vitre d’un chef- d’oeuvre ou bloquent des chantiers d’infrastructures jugées d’un autre temps, comme les mégabassines dans le département des Deux-Sèvres.
La violence d’extrême-droite, elle, ne s’attaque pas à des institutions mais à des groupes humains (étrangers, noirs, juifs, arabes, homosexuels…) pour ce qu’ils sont : différents. En fait, la « dédiabolisation » du RN étant presque achevée, Le Pen s’attaque aujourd’hui à l’ultime étape, la « notabilisation ». En effet, le notable ne réclame pas seulement l’ordre, il veut aussi le calme absolu… et la notabilisation.
Voilà le but à atteindre par Marine Le Pen pour être réellement favorite de la prochaine présidentielle. Le meilleur moyen de l’arrêter, depuis la gauche, est d’affirmer plus haut et plus fort les principes d’égalité de la République.