Avec la perte des moyens adaptés pour assurer les enseignements, l’Université avec ses filières « non sélectives » est désormais aussi sous tension.
Faute de conseils avisés au lycée, beaucoup d’élèves ont multipliés les candidatures afin d’obtenir une place parfois très éloignée de leur choix d’orientation initial, mais aussi de leur lieu de résidence. Cette situation résulte de plusieurs facteurs. La hausse démographique prévisible des lycéens (+ 91 000 en deux ans) et la dévalorisation constatée du bac qui n’a plus la même valeur en tous lieux. La grave crise sociale pousse également les parents à vouloir éviter pour leurs enfants la spirale du déclassement et écarter les filières Pro ou Techno. Dans ce contexte, l’algorithme Parcours-sup patine et génère une forte inégalité avec une attente stressante.
Issus d’une même classe au sein d’un établissement, certains élèves sont recalés, tandis que d’autres peuvent être admis. Le ministère de l’Enseignement supérieur se réfugie avec le fait qu’aucun refus d’admission ne peut être formulé par les commissions d’examen des vœux…sauf si la capacité d’accueil est limitée.
Cette situation résulte de la casse du lycée par la reforme Blanquer : atrophie des enseignements avec la suppression des filières, contrôle « continu », pondération des notes avec Parcours-sup selon des critères obscurs, ségrégation des candidats selon les lycées d’origine, marchandisation par le privé des classes « prépa ».
Jeudi 1er juillet, 16,6% des 841 000 candidats (lycéens et étudiants en réorientation) restaient sans proposition (Le Monde, 3 juillet 2021).
Le parlement doit interpeller d’urgence la ministre Vidal sur cette situation !
Jean Couthures, Membre du bureau national du MdP