Par Jean Couthures, membre de l’Exécutif national du MUP, Conseiller municipal délégué à l’économie sociale de Vitry-sur-Seine.
Le Comité interministériel de la jeunesse a décidé en février dernier d’une série de mesures en faveur des jeunes que nous soutenons. Une série de mesures prises après une trop longue période d’abandon des jeunes à leur triste sort social, indigne d’une démocratie.
En effet « plus d’un million de jeunes sont aujourd’hui confrontés à une situation de grande précarité ». Parmi ceux-ci, la priorité absolue concerne 15 % de laissés pour compte qui ne sont ni en emploi ni en formation. Mais le besoin d’une aide pour un véritable parcours d’autonomie couvre également les domaines du logement, de la santé, des loisirs ou de la mobilité.
A Vitry-sur-Seine, cette volonté d’appréhender la jeunesse dans sa globalité est déjà prise en charge par la Mission Locale, sans critère d’exclusion des bénéficiaires. Mais comment mieux aider les jeunes décrocheurs de l’éducation nationale pour les faire revenir à la formation ? Comment mieux informer, accompagner et orienter ceux-ci dans une mission de service public qui relèvera bientôt de la Région ?
Dès à présent, la « garantie jeunes » du projet de François Hollande permettra de proposer une formation ou un emploi adapté en échange d’une allocation du montant du RSA, soit 483 €. Cependant, cette mesure est expérimentale à l’échelle des trop nombreuses zones urbaines sensibles du pays et ne concernera que 100 000 jeunes à partir de 2014.
Le MUP aurait souhaité un accès au RSA de tous les 18-25 ans sans ressources, vers un droit commun véritable, car en réalité 350 000 jeunes sont inscrits à pôle emploi et ne touchent ni allocation chômage ni RSA… L’OCDE, pourtant libérale dans ses préconisations de « rigueur » budgétaire et de réduction des services publics, partage d’ailleurs ce constat pour la France dont la population est vieillissante.
En attendant, la ville de Vitry-sur-Seine s’engage aussi dès à présent pour 15 contrats d’avenir, avec à la clé une véritable formation professionnelle.
Ce n’est pas une ambition modeste, si l’on considère qu’en aucun cas il ne s’agira d’emplois jetables…mais d’ un premier pas.