Les progressistes du MdP ont participé, avec leurs amis et partenaires de la liste Urgence Ecologie, un peu partout dans le pays, aux marches et rassemblements organisés contre le système agro-industriel et les multinationales de l’agrochimie responsables de l’empoisonnement de la planète et de ses habitants actuels et futurs.
L’occasion de dénoncer un modèle agricole qui va dans le mur, une agriculture intensive et industrialisée dépendante à la fois de semences génétiquement modifiées (OGM) et de produits de synthèse, pesticides et engrais, qui tuent la biodiversité. Une agriculture sous la coupe de multinationales (Monsanto/Bayer, Syngenta, BASF, Dow Chemical, DuPont, ChemChina, Limagrain…) qui s’approprient ou tuent le vivant.
Par leur participation, les progressistes ont marqué leur soutien sans réserve aux revendications portées par les nombreuses organisations organisatrices.
Pour l’interdiction des pesticides de synthèse, dont le glyphosate
Tous les habitants sont touchés par les conséquences sanitaires de la dispersion incontrôlée de milliers de molécules de synthèse dans l’environnement. Les agriculteurs et les personnes vivant dans la précarité en sont les premières victimes. En France, la situation est d’autant plus alarmante que notre pays est le deuxième consommateur européen de pesticides, et le troisième au niveau mondial.
Régulièrement, des scandales planétaires viennent rappeler les conséquences catastrophiques des pesticides de synthèse sur la santé humaine et l’environnement. Depuis des années, des procédures judiciaires contre Monsanto sont en cours (plus de 13 400 à ce jour aux États-Unis) et la multinationale a récemment été condamnée par deux décisions de justice à verser environ 80 millions de dollars de dommages et intérêts aux victimes Dewayne Johnson et Edwin Hardeman, puis le 13 mai 2019 à plus de 2 milliards de dollars de dommages pour deux autres victimes malades du Roundup, Alva et Alberta Pilliod.
En France, l’agriculteur Paul François, gravement intoxiqué par un pesticide en 2004, vient de gagner en appel contre Monsanto dans un combat judiciaire commencé il y a 12 ans. En 2014, la Franco-Vietnamienne Tran To Nga a attaqué quant à elle 18 firmes américaines pour avoir fabriqué les herbicides (dont 84 millions de litres d’agent orange) déversés pendant la guerre du Vietnam. Ces produits ont provoqué un véritable écocide et une tragédie humaine qui touche plus de quatre millions de victimes sur trois générations.
Nous encourageons toutes les victimes des pesticides à se faire connaître et à porter plainte pour exiger réparation et indemnisation.
Certains États, comme le Vietnam le mois dernier, ont pris des mesures d’interdiction du glyphosate (herbicide le plus utilisé dans le monde), grâce à une pression populaire croissante. Mais des décisions négatives, telles que la prolongation d’autorisation du glyphosate dans l’UE jusqu’en 2022, ou le report à 2025 de la fin de la fabrication de pesticides interdits en France (mais exportés), continuent d’être adoptées au mépris de la santé humaine et de la préservation de l’environnement !
L’augmentation constante de la quantité de pesticides utilisés en France ces dernières années montre que l’État ne fait rien pour respecter ses engagements (plans Ecophyto), et protéger la biodiversité et la santé des personnes. Nous demandons l’interdiction immédiate du glyphosate en France, le non-renouvellement de l’autorisation de cette molécule en 2022 dans l’UE et un programme précis de sortie rapide de tous les pesticides de synthèse en France.
Pour une réglementation stricte du lobbying scientifique
Des investigations des médias ont récemment révélé les pratiques révoltantes des multinationales de l’agrochimie qui publient des études scientifiques falsifiées et exercent une énorme pression sur les institutions internationales et européennes. Ces multinationales obtiennent ainsi la prolongation d’autorisation de leurs produits en payant certains scientifiques pour s’acheter une crédibilité.
Nous demandons que les agences sanitaires nationales et européennes aient l’obligation de se baser sur des études scientifiques publiées n’émanant pas des multinationales de l’agrochimie et excluent leurs membres concernés par des conflits d’intérêts. Nous voulons des laboratoires indépendants pour vérifier la non-dangerosité des produits fabriqués et/ou vendus en France ! Et une justice qui applique une législation beaucoup plus sévère contre les entreprises reconnues coupables d’avoir fabriqué des pesticides toxiques.
Pour une agriculture respectueuse de la santé et de la biodiversité
L’urgence climatique et environnementale exige un changement radical du monde agricole, qui ne peut continuer à favoriser uniquement les grandes exploitations les plus polluantes au détriment de la majorité des petites fermes. Nous demandons que les négociations pour la prochaine PAC (2021-2027), dont le budget devrait s’élever à plus de 300 milliards d’euros, remettent complètement à plat le système de subventions pour réserver celles-ci aux agriculteurs écologiques, respectueux de la santé des personnes et de la biodiversité.
Les alternatives à l’agriculture intensive et chimique existent déjà et nous souhaitons leur mise en place concrète dès maintenant et à grande échelle. Ces mesures doivent être accompagnées de la reconversion des outils de production, d’un soutien financier et matériel de l’État et d’une protection pour les salariés des multinationales afin de ne laisser personne sur la touche.
Il faut aussi souligner qu’une agriculture écologique de proximité est créatrice d’emplois. Elle est capable d’assurer aux agriculteurs un revenu juste et aux consommateurs des produits sains et accessibles à tous les budgets.
Nous sommes toutes concernés !
Près d’une centaine d’organisations de la société civile ont soutenu la mobilisation. Nous voulons rassembler les citoyens derrière un objectif commun : dénoncer le système agro-industriel et ses multiples représentants (industriels, politiques et syndicaux) dans le but de construire un mouvement collectif qui se mobilise toute l’année.