Le Premier Ministre vient de décider de suspendre le débat législatif et d’utiliser la procédure du 49-3 afin d’imposer à la représentation nationale, à tous les salariés et futurs salariés, la loi El Khomri.
L’utilisation du 49-3 est un aveu d’échec basé tout d’abord sur la faute originelle d’un gouvernement pensant faire passer un texte régissant les relations sociales à l’entreprise en s’affranchissant lui-même du nécessaire dialogue social.
Le 49-3, c’est l’échec d’une stratégie gouvernementale visant par la suite à opposer les partenaires sociaux entre eux pour arriver à ses fins.
Le 49-3, c’est la reconnaissance de l’impossibilité du Premier Ministre à rassembler son propre camp.
Le 49-3, c’est la traduction de l’entêtement gouvernemental à ne pas revisiter un article 2 ressenti comme non protecteur.
Au final, par sa manière d’être et de faire, le 49-3 gouvernemental amoindrit les chances d’un dialogue restant nécessaire pour que les salariés et les chefs d’entreprises se dotent d’un code du travail tout autant responsabilisant que protecteur.
Devant les députés, le Premier Ministre a tenté de justifier l’utilisation du 49-3 en reprenant les arguments qui l’on conduit à la faute allant jusqu’à évoquer l’intérêt supérieur des Français alors que toutes les enquêtes d’opinions montrent que plus de 70% d’entre eux exprimaient leur réticence vis-à-vis de ce projet de loi, c’est osé.
C’est même dangereux, mais c’est surtout montrer la hauteur de la refondation politique dont nous avons besoin dans notre pays pour rapprocher les institutions et les citoyens.
Paris, le 10 mai 2016
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