Dans son dernier rapport annuel de juin 2021 (Vivement celui de 2022), le Conseil d’orientation des retraites (COR) confirme, que la précipitation du candidat Macron ne se justifie pas au regard de la situation des comptes des caisses pour la période allant de 2020 à… 2070.
Les retraites représentaient en 2020 14,7 % du produit intérieur brut (P.I.B.), un pic historique, et ne représenteront en 2070 que de 11,3 % à 13 % du P.I.B.
Comme le confirmait le président du COR le 29 mars dernier lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale « Ce n’est pas dans les données budgétaires que vous lisez la nécessité d’une réforme. »
Alors pourquoi agiter un épouvantail inexistant ?
Pris encore dans leur rhétorique mensongère de justification du passage aux 65 ans du fait de l’allongement de l’espérance de vie et en exhibant la fameuse méthode comparative en cherchant les pays les moins avancés socialement pour justifier la régression sociale en France, les macronistes clament qu’ils financeront, grâce aux gains espérés et chiffrés en milliards d’euros, la prise en charge de la perte d’autonomie, les soins aux personnes âgées…
Toujours mentir pour mieux prendre de mauvaises voire de dramatiques mesures et les travestir des plus nobles intentions.
C’est le mode de fonctionnement des politiques de l’ancien monde auquel appartient Macron.
Un mode bien huilé : les mauvaises mesures sont prises, les conséquences s’avèrent dramatiques, les nobles intentions se rangent au gigantesque musée des promesses non tenues.
Qui plus est, les projections du COR ne tiennent même pas compte de la mesure du passage de la retraite à 65 ans. Imaginons les gains réalisés. Les projections évoquent un possible poids des retraites inférieur à 10 % du P.I.B. si la réforme dite « des 65 ans » passait.
Si la raison officielle (Allongement de l’espérance de vie, risque de faillite du système des retraites, etc.) ne tient pas, si la raison cachée et noble qui sortira en plein débat sur les retraites dans quelques mois ne tient pas, pourquoi alors « réformer », c’est-à-dire dans la bouche des tenants de l’ultra-libéralisme, pourquoi commettre une telle injustice sociale mais aussi sociétale et de santé publique ?
Sans doute parce que les financiers ne raisonnent pas comme les citoyens et surement pas comme les vrais progressistes. Pour eux, les régimes sociaux appartiennent à la dépense publique globale. Il importe obsessionnellement à Macron et il lui appartient par mission de baisser à tout prix cette dépense publique globale. Par idéologie, certes, mais surtout parce qu’il s’est engagé avec l’Union européenne (U.E.) en avril 2021, dans le cadre du programme de stabilité, à diminuer la progression de la dette publique à 0,7 % par an en volume de 2022 à 2027, soit beaucoup moins que le taux de croissance attendu annuellement.
C’est la feuille de route européenne qui explique la fameuse réforme du passage à 65 ans. En effet, avec une hausse attendue des versements des retraites supérieure à 0,7 % par an, il fallait « faire quelque chose » pour respecter ses engagements et la doxa européenne. Tant pis pour les retraités français.
La vigilance et la mobilisation s’imposent dès à présent et, a fortiori, au lendemain des élections présidentielle et législatives.
Mais aucun chèque en blanc à cause du vote républicain.
Voter contre Le Pen ne consiste pas à voter pour le programme de Macron et ses injustices à venir pour les retraités.
Sans compter que les injustices ne s’arrêtent pas là.
Dans une récente note, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (direction de l’administration centrale des ministères sanitaires et sociaux) indiquait que la réforme de 2010 marqué par le passage aux 62 ans a profité aux 25 % des salariés les mieux rémunérés au détriment des autres et que la tendance ne fera que s’accentuer dans les années à venir. Autre tendance observée : les 25 % de salariés les moins bien payés sont et seront les grands perdants et, surtout, les femmes.
La retraite à 65 % ne fera qu’aggraver les présentes et prévues injustices macroniennes.
Adieu les promesses de justice sociale de Macron ! Mais qui y a cru ? Pas le MDP en tout cas.
Préparons-nous ! La justice sociale est le cœur de notre action politique.