Par Jean-Noël Carpentier, Député et Porte-parole du MUP.
Au centre des recommandations de la Cour, on retrouve donc les enseignants. Lesquels seraient responsables de tout. Trop payés, trop rigides, trop attachés à leur statut, pas assez flexibles… Tout y passe. La Cour l’avoue : « L’enjeu n’est pas le nombre de professeurs ou les moyens mais la gestion même des enseignants ». Elle insiste : L’école « ne souffre pas d’un manque de moyens budgétaires ou d’un nombre trop faible d’enseignants mais d’une utilisation défaillante des moyens existants ».
Le gouvernement Sarkozy ne disait pas autre chose pour justifier la suppression de 80 000 postes alors que les classes sont surchargées. Or, c’est précisément contre cette logique que la nouvelle majorité a engagé des réformes du système scolaire avec l’annonce notamment de recrutement de 60.000 enseignants et de donner la priorité à l’éducation et à la jeunesse.
Un effort qui en appelle bien d’autres évidemment mais qui constitue à coup sûr un appel d’air, un désaveu de la logique qui prévalait auparavant. Et si des réformes sont certes à opérer, c’est pour une politique d’éducation de progrès qui investit dans l’avenir de la nation et non pour réduire système public d’éducation.
A force de dogmatisme, la Cour des comptes s’aveugle en proposant toujours les mêmes recettes d’austérité qui ne marchent pas. L’Europe commence tout juste enfin à le comprendre. Quand la Cour des comptes enlèvera-t-elle ses œillères ?