Cette décision collective des chefs d’état engage notre destinée commune à défaut d’une unanimité souhaitée, sans la Hongrie. Sans ambages, rappelons l’urgence d’une aide accrue au peuple ukrainien.
La conférence-spectacle récente de Poutine est sans ambiguïté sur la volonté de ré-investir l’espace ex-soviétique d’avant 1991 à moyen terme, en s’appuyant sur les minorités russophones comme dans les pays baltes ou face à la prétendue menace de l’Otan en Finlande, pour « dénazifier » l’Ukraine en la reléguant territoire neutre.
Le front militaire en Ukraine est désormais figé tant par la pénurie cruciale de munitions que par les conditions climatiques. Nous assistons à une véritable boucherie à laquelle les forces ukrainiennes résistent vaillamment en dépit d’un rapport de forces défavorable.
L’ Europe doit s’adapter en entrant très rapidement dans une économie de guerre pour produire en masse et de façon coordonnée les équipements nécessaires. L’objectif d’enfoncer les lignes russes et recouvrir l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne sera possible en effet qu’avec des armes permettant d’atteindre en profondeur les centres de commandement, les nœuds ferroviaires, les ponts et dépôts en Russie. Il s’agit d’écarter dès à présent la possibilité d’une saturation des bombardements russes (missiles, drones et avions) visant à anéantir les villes et leurs habitants. La lâcheté éventuelle des Européens ne permettra pas d’écarter le risque d’une escalade ni d’un chantage à l’usage de l’arme nucléaire, pour l’instant modéré par la Chine qui perdrait un client.
Les pays européens sont tous plus ou moins confrontés à l’inflation, à des déficits publics abyssaux qui pèsent sur le pouvoir d’achat et la capacité d’emprunt tandis qu’une partie grandissante de la population se paupérise. Ce terreau est favorable aux populistes de tous poils, fascinés par les icônes de dirigeants autoritaires.
Contournons le blocage des 50 milliards promis à l’Ukraine par V. Orban et engageons la BCE à émettre des obligations (Euro-bonds) pour lever les fonds nécessaires afin d’équiper l’Ukraine et mettre dès à présent en perspective la reconstruction du pays par un plan européen. Le soutien américain semble en effet désormais fragile face au blocage actuel des aides par les Républicains et la perspective abominable d’un retour de Trump aux prochaines élections.
Le Mouvement des Progressistes appelle à manifester notre solidarité avec le peuple ukrainien, l’Ukraine c’est l’Europe, Slava Ukraini !
Tous place de la République à Paris, samedi 16h.
Jean COUTHURES, porte parole national du Mouvement des Progressistes