Par Alain Mila, Délégué régional du Mouvement Progressiste (MUP) Midi Pyrénées
Le choix en matière de justice et de sécurité n’est pas l’alternative entre une politique sécuritaire et une politique libertaire… Cela serait beaucoup trop enfantin de voir les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. L’essentiel est ailleurs. Quant Madame TAUBIRA s’insurge contre les peines planchers, minimales, incompressibles, imbéciles… elle a totalement et intellectuellement raison parce que l’institution judiciaire est là pour juger en appréciant des faits à une situation humaine et non pour être une chambre d’enregistrement qui se contenterait d’accumuler des peines au simple regard de l’état de récidive légale ou non… Vous avez vendu un peu de cannabis il y a trois ans et là vous comparaissez pour vol d’un téléphone portable et bien ce sera au moins deux ans ferme mon cher, peine plancher oblige… c’est absurde et c’est pourtant la loi DATI sur la récidive qui a fait un mal fou au droit pénal, sans jamais naturellement faire diminuer d’un micron la récidive ! Une mesure imbécile ne saurait avoir des effets bénéfiques.
Il est vrai que pour « exister » médiatiquement parlant, il faut, non pas, avoir une démarche intellectuelle et scientifique, surtout pas non, il faut avoir une démarche excessive et infondée, et souvent plus c’est gros, plus c’est « con » et mieux cela est relayé dans l’actualité de nos chaines de désinformation permanente, de nos réseaux sociaux, ou chacun à quelque chose à dire, finalement FB est en train de remplacer le bon zinc et le petit blanc du matin du « Café du Commerce ».
Mais les paradoxes ne s’arrêtent pas là, même les politiques s’y mettent, à celui qui joue au plus haineux que moi tu meurs !
En la matière MELENCHON n’est pas le dernier… alors que son seul objectif (gros comme une maison), c’est de préparer, pas les municipales naturellement, oh non, le coup d’après, de juste après même, à savoir les Européennes, un bon scrutin, lointain pour les citoyens, à la proportionnelle… de quoi pour le candidat sortant qu’il est et qui fustige plutôt deux fois qu’une l’EUROPE à qui veut l’entendre, sans jamais se rendre, ou presque au Parlement, d’être à nouveau tête de liste, dans notre grand sud-ouest, où il ne pose les pieds que pour s’imaginer tribun place du Capitole….
Mais JAURES c’était autre chose, JAURES c’était une structuration intellectuelle extraordinaire, c’était un penseur, c’était un Monsieur !
Me semble-t’il l’on peut être cohérent à œuvrer pour une politique volontaire et progressiste, tout en ne versant pas dans la caricature….
L’occasion finalement de saluer mon ami Rémi BRANCO, Chef de Cabinet adjoint d’un certain Stéphane LE FOLL qui déclare au journal du dimanche « nous n’avons pas encore trouvé le discours qui permet de donner du sens à ce que l’on fait »…
Donner du sens, c’est aussi donner des signes….
La retraite à 60 ans et non 62 pour tous en serait un.
Une grande réforme fiscale incluant le contrôle de l’utilisation du financement privé par les fonds publics en serait une autre.
Une bouffée d’un milliard et demi au moins pour notre système hospitalier en serait une troisième.
Les politiques n’ont qu’un seul serment, celui de mettre tout en œuvre, si ce n’est pour changer la vie, comme on le disait en 1981, mais au moins pour « donner corps » au changement, d’une France plus sociale, d’une France plus humaniste, d’une France plus solidaire, d’une France qui cesse de stigmatiser telle ou telle culture, d’une France terre d’accueil, d’une France patrie des droits de l’homme, patrie d’un système de santé et de Sécurité Sociale qui demeure un exemple dans le monde et qui tire les pays d’Europe vers le haut.
Si j’avais eu une feuille de route 2025 à remettre à un Président ce matin, cela eut été celle là.
Mais pas de mélenchonite aïgue, je ne suis pas Ministre et je le sais !
Redonnons sens aux valeurs de la République.
Vive le changement, vive le progrès.
