Vingt six jours après sa nomination, le Premier ministre, Michel BARNIER, a enfin dévoilé sa feuille de route à travers un discours de politique générale sans grande surprise qui en laissera beaucoup perplexe et avec peu d’espoir d’amélioration dans de nombreux secteurs.
S’il a pu surprendre par l’annonce de l’abandon du projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, un projet largement rejeté par les Kanaks et déclencheur d’une crise sans précédent qui a fait plusieurs morts, par la volonté affichée de taxer davantage les entreprises aux profits importants et les plus fortunés, par la fin annoncée au recours systématique à des cabinets de conseil privés aux couts exorbitants et sur la remise en cause de la très contestée réforme de l’assurance chômage, le Premier ministre n’en a pas moins été conforme à sa vision droitière et très libérale sur bien d’autres points.
Sur la réforme des retraites, « l’aménagement raisonnable » envisagé ne répondra en rien à la demande d’une large majorité de nos concitoyens de voir cette réforme injuste, inégalitaire et antidémocratique abrogée purement et simplement !
Pour l’école publique, celle de la République ouverte à toutes et tous, quelle ambition trouver dans l’annonce faite de rappeler des professeurs retraités ?! Rien sur l’aberrante et destructrice réforme du lycée, sur l’injuste choc des savoirs, sur la situation dramatique de l’enseignement professionnel ? Et rien non plus sur l’urgence de la construction d’une école réellement inclusive avec notamment l’instauration d’un vrai statut public pour les AESH (Accompagnant d’Enfant en Situation de Handicap) !
Et que dire de la fermeté pénale mise en avant ? Rien sur l’absence de moyens à la Justice pour les services de réinsertion et de probation, rien sur l’absence de moyens pour un retour nécessaire à la police de proximité dans les quartiers pour rassurer et retisser du lien avec la Police républicaine.
Un catalogue d’annonces sans grands changements qui laisse perplexe et appelle à d’autres mobilisations futures pour préserver les services publics, l’emploi, les retraites et le pouvoir d’achat.
Paris, le 2 octobre 2024
François BECHIEAU, Secrétaire national du Mouvement des Progressistes
