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Couper le compteur à profits !

jp mauricePar Jean-Paul MAURICE, MUP Val d’Oise.

Le 1er octobre, le prix du gaz a augmenté de 2 %, soit une hausse de près de 8,5 % depuis le début de l’année 2012.  Le principal opérateur réclamait quant à lui une augmentation de 7 % pour ce début d’automne… GDF, devenue plus précisément GDF-SUEZ suite à la privatisation en 2004 par le gouvernement Raffarin. Depuis, le gaz sent toujours le gaz, les voitures des gaziers sont toujours bleues… Rien n’aurait donc changé ? Au contraire, en 2011, l’entreprise en question a dégagé plus de 5 milliards d’euros de bénéfices après impôts (sur un chiffre d’affaire de 90 milliards) ! Autrement dit, les consommateurs doivent, sans exception, payer plus cher uniquement  pour rétribuer et enrichir des actionnaires. Pour les contribuables, la double peine s’applique puisque les collectivités sont elles aussi concernées par ces hausses qui impactent leur budget et donc par voie de conséquence les impôts collectés. Certaines familles se voient ainsi contraintes à faire des économies sur des éléments de confort aussi basiques que le chauffage ou la fourniture d’eau chaude domestique. La crise  est rude, particulièrement pour les plus fragiles. Il est d’autant plus insupportable de voir certains profiter de la situation  pour s’enrichir. Plus que jamais, seule l’existence d’opérateurs publics, échappant à la logique du profit, permettra à tous l’accès aux ressources en matière d’énergie (gaz, électricité), de distribution d’eau, de transports, de santé, d’éducation…

Mais au-delà de ces considérations purement hexagonales, élargissons un peu le focus et interrogeons la question beaucoup plus globale de l’accès inégal aux  ressources de notre planète.

Un petit tour sur Internet et on lit que plusieurs pays producteurs de pétrole ont eu récemment à connaître de graves troubles sociaux à cause de la hausse du prix  de l’essence…

             – que les bénéfices tirés de leur sous-sol par certaines monarchies du Golfe servent à financer le « terrorisme international » alors qu’une partie importante de la population vit dans le plus extrême dénuement…

            – qu’une de ces monarchies (superficie égale au département de la Gironde) est capable de mettre sur la table des milliards pour acheter des clubs sportifs partout dans le monde, construire des musées et acheter des collections d’art par dizaines et… proposer des milliards d’euros pour les banlieues françaises en déshérence !

             – qu’au Brésil et en Europe, on s’ingénie à produire de soi-disant biocarburants particulièrement gourmands en ressources naturelles au détriment de l’alimentation humaine alors que des régions entières du globe sont encore soumises à des famines endémiques.

Aux Etats-Unis, qui officiellement tendent vers l’autosuffisance énergétique, le prix du gaz ne cesse de baisser… pendant que les agriculteurs de la corn-belt, un des greniers alimentaires mondiaux, préfèrent vendre leur eau aux compagnies pétrolières qui en ont besoin pour extraire du gaz, le fameux « gaz de schistes » par le procédé de fracturation hydraulique (qui pollue à jamais les nappes souterraines avec des produits chimiques) : Plus d’irrigation possible = plus de céréales !…

Inutile de revenir bien loin en arrière pour montrer que, depuis le début du XXème siècle, tous les conflits d’ampleur ont eu pour origine la course aux ressources, l’exemple récent de l’Irak en étant la plus belle démonstration.

Il est pourtant difficile  d’appréhender tous les enjeux, souvent contradictoires en apparence. Au risque d’apparaître comme quelque peu simpliste, nous retiendrons comme dénominateur commun à tous les exemples précédents la recherche d’un profit immédiat, pour quelques-uns, en dehors de toute préoccupation pour l’avenir (si ce n’est de celui de leurs propres enfants cf. les manœuvres des grands capitalistes pour faire échapper leur succession à l’impôt).

En tant que progressistes, nous rejetons clairement et sans aucune réserve la course folle du capitalisme sauvage qui conduit au gaspillage de toutes les ressources naturelles et à une dégradation sans précédent des conditions de vie de la plupart des hommes.

De même, il nous paraît difficile d’accepter, au nom de l’écologie, toute perspective de renoncement brutal au progrès technologique et social à laquelle aspire la plus grande partie de l’humanité. Dans ce sens, l’abandon d’options technologiques telles que la fusion nucléaire, au nom d’un principe de précaution étendu tel qu’il peut être porté par certains, nous paraît être un renoncement qui obère lourdement toute perspective d’avenir.

Nous portons l’idée que les instruments de notre futur sont encore à inventer, qu’il s’agisse des outils de régulation économique garantissant une juste répartition des richesses, en particulier entre les pays du Nord et ceux du Sud, aussi bien que des technologies qui permettront d’assurer à tous l’accès à une qualité de vie meilleure.

Parce que c’est cela le progrès humain.

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