Dans cette période de crise sans précédent, nous sommes nombreuses et nombreux à rendre hommage chaque soir aux personnels des hôpitaux, des EPHAD, soignants et autres, qui agissent au quotidien pour sauver des vies et lutter contre l’épidémie. Nous pensons aussi bien entendu à toutes celles et ceux qui continuent à oeuvrer sur les terrains de proximité dans des conditions particulièrement éprouvantes, malgré l’angoisse, aux caissières et caissiers, salariés des magasins d’alimentation, aux livreurs, éboueurs, agents des collectivités territoriales, pompiers et services de secours et à tous les autres.
Par delà l’unité nationale nécessaire pour faire face à cette crise sanitaire, nous devons dès à présent jeter les bases du « monde d’après ». Avec plus de solidarité, de justice sociale, d’anticipation face aux crises. Un monde de demain alternatif que nous voulons construire de façon plus démocratique, plus humaine et donc en rupture avec le modèle néolibéral dévastateur de ces dernières années.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, a récemment déclaré que la crise n’enlèverait rien à ce que l’on a fait avant, ajoutant que l’on rebâtira sur cette base là. Répondons-lui clairement, courtoisement, mais fermement, que cela ne sera pas possible, pas acceptable pour bon nombre de nos concitoyens qui attendent et veulent aujourd’hui tout autre chose !
Pour notre part, nous ne souhaitons pas construire l’avenir sur le même modèle néolibéral dévastateur de ces dernières années. Nous ne souhaitons plus voir demain sacrifiés l’humain et la nature au nom du rendement, de la compétitivité, de la course au fric permanente ! Nous ne souhaitons plus voir l’hôpital public sacrifié au nom d’une maîtrise purement comptable des dépenses de santé dont on mesure hélas mieux aujourd’hui les risques. Nous ne souhaitons plus voir liquidé le service public au nom de ce sacro saint pacte de stabilité européen.
Nous ne souhaitons plus voir polluées la nature, les terres, notre planète au nom d’une civilisation qui se veut moderne mais qui, au final, nous conduit à toujours plus de catastrophes, de misères et de guerres.
Nous souhaitons pour demain de nouvelles bases économiques en rupture avec le productivisme, des bases au profit de la mutualisation, de la coopération, de la sobriété de la consommation, de la solidarité européenne. Un modèle de vivre ensemble respectueux de toutes et de tous qui devra créer les emplois nécessaires pour répondre à l’urgence écologique, à l’urgence climatique.
Nous souhaitons pour demain une société plus écologiste, féministe, solidaire, sociale, démocratique. Une société respectueuse de la planète et de tous ses habitants.
La tache sera rude et longue à mener tant les oppositions seront fortes. Mais elle sera aussi exaltante et je suis sûr que nous saurons être nombreuses et nombreux à nous retrouver demain pour la mener ensemble.
De nombreuses initiatives sont aujourd’hui lancées ici et là malgré la crise sanitaire et le confinement que nous devrons encore respecter au moins jusqu’au 11 mai. Nous les soutenons.
Elles concernent les plus démunis, les réfugiés, les sans papiers, les mal logés, les sans domicile, les personnes en situation de handicap, toutes celles et ceux qui souffrent hélas déjà habituellement des manques de considération de notre société et qui souffrent encore plus aujourd’hui.
Elles concernent aussi notre rapport à la nature, à l’environnement en général.
Nous souhaitons des terres et une agriculture sans pesticides, un retour à la biodiversité, des élevages raisonnés qui respectent les animaux, des industries moins polluantes, des mobilités plus douces et un nouveau développement pour le ferroviaire comme alternative crédible au tout voiture et à l’avion.
En résumé, nous souhaitons une vie meilleure pour demain.
Mais avant de penser aux lendemains, et pour finir, souhaitons aussi une communication plus claire, plus précise de nos gouvernants. Confinement, déconfinement, tests, masques, reprise des cours…nos concitoyens n’en peuvent plus de tant de messages discordants voire contradictoires.
Cette crise, gravissime et sans précèdent, exige des préconisations et des directives claires et assumées. Elle est l’occasion d’une réflexion approfondie sur les conditions d’une reprise de la vie et sur les initiatives porteuses d’espoir.
Protégez-vous, protégeons-nous et préparons ensemble l’avenir autrement !
François BECHIEAU, secrétaire national du Mouvement des Progressistes
Une réponse
Merci pour cet article. Je fais partie du « nous ». J’adhère totalement à toutes ces idées.
Ensemble soyons solidaires et optimistes.