Le comité des droits sociaux du Conseil de l’Europe vient de condamner la France pour sa politique à l’égard de l’intégration des enfants autistes.
Ce comité avait été saisi d’une réclamation présentée par une ONG européenne estimant que la France ne respectait pas la charte européenne des droits sociaux, particulièrement ses articles 10 et 15 sur le droit à la scolarisation et à la formation professionnelle et le droit des personnes en situation de handicap à l’autonomie, à l’insertion sociale et à la participation à la vie de la communauté. Et cela malgré une précédente condamnation datant de 2003.
Si Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, a réagi en expliquant à juste titre que « cette condamnation vient sanctionner des années d’immobilisme dans ce domaine », allusion directe aux lourdes responsabilités des gouvernements précédents, le Mouvement Progressiste considère que les efforts doivent être encore affinés et amplifiés afin, comme l’indique la ministre elle-même, « que cette condamnation soit la dernière ».
Et si le MUP se félicite de la création récente de centaines de places en unité d’enseignement en maternelle – avec l’objectif affiché à terme d’une unité par département – et du recrutement de quelque 10 000 Assistants de Vie Scolaire supplémentaires en deux ans et la sortie de la précarité professionnelle pour les AVS déjà en place, il n’en demeure pas moins vrai que les enfants autistes et leurs familles sont encore trop souvent confrontés à des difficultés quotidiennes, notamment dans le domaine de la scolarisation.
Dans le droit fil du nouveau « plan Autisme » et de l’effort budgétaire qui s’y rapporte (y compris pour abonder le précédent plan lancé sous le gouvernement Fillon et alors insuffisamment financé), le MUP entend continuer d’agir, à l’écoute et aux côtés des associations expertes en la matière, d’une manière constructive, pour la pleine reconnaissance du droit à la scolarisation dans l’école de la République des enfants autistes quand cela est possible et pour que soitproposé, à ceux qui ne peuvent pas y aller, de recevoir, dans des établissements spécialisés, une véritable éducation de nature à satisfaire les exigences d’une société inclusive dès la scolarisation.
Une revendication que le Mouvement Unitaire Progressiste défend d’ailleurs, d’une manière plus large, pour tous les enfants en situation de handicap.