Par Laurent Dumond, Conseiller régional (MUP) d’Ile de France, Vice-président de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise.
Personne ne peut prétendre que ce qui vient de se passer à Villeneuve sur Lot soit seulement la conséquence d’un micro climat ou les séquelles d’un évènement particulier.
Non, la gauche dans son ensemble et la gauche gouvernementale pour évoquer celle qui a le courage de prendre des responsabilités se doivent de mesurer les raisons des résultats des 1er et 2e tours de cette élection législative. Ces deux week-ends électoraux traduisent une situation aussi inquiétante que révélatrice d’un appel au sursaut.
Peu importent les perspectives électorales difficiles que ces résultats suscitent si l’on ne mesure pas le niveau de rupture, une fois de plus avéré, existant entre le peuple de gauche et ses représentants. Ne nous y trompons pas, le manque de confiance est tel que l’appel présidentiel à la nécessaire intelligence politique et stratégique du rassemblement des forces de gauche ne suffira pas à redonner confiance à celles et ceux qui s’abstiennent massivement et n’ont que faire d’un front républicain qui peut apparaître aujourd’hui comme dépassé.
Le vote contestataire FN, qui a été présenté comme siphonnant l’électorat communiste, s’élargit depuis un moment largement à l’électorat de gauche voire au corps électoral dans son entier. Il se transforme en un vote de recherche d’un « autre chose » face à un sentiment d’abandon s’amplifiant chaque jour davantage.
Dans un monde et une Europe des affaires où la place de l’homme apparaît secondaire face à des règles financières et des traités obsolètes mais considérés comme des lois d’airain, les français ont besoin de se sentir utiles et respectés. Ce n’est pas le sentiment qu’ils ont aujourd’hui.
Les joutes oratoires entre ministres et commission européenne discréditent plus encore un monde politique apparaissant « hors sol » et aggravent le rapport entre le citoyen et des institutions normalement à leur service. C’est continuer à faire le lit de tous les populismes…
Au moment où Angéla Merkel est amenée, devant les énormes difficultés sociales existantes dans son pays, à parler d’instauration d’un salaire minimum, de revalorisation des politiques familiales… n’est-il pas temps de faire de la justice sociale un atout au développement économique et humain plutôt qu’un handicap ?
Notre pays et son gouvernement se doivent de redonner toute sa dimension au mot progrès, les progressistes y sont près. Pour cela, il y a urgence à ce que des signes soient donnés pour que les mobilisations populaires partagent et accompagnent cet objectif.