Par Jean-Noël Carpentier, Député du Val d’Oise et Porte parole du MUP.
Les résultats électoraux en Italie font les gros titres. Comme un coup de semonce, le vote des italiens n’arrive pourtant pas dans un ciel serein.
Voilà maintenant un certain temps que nous sommes quelques-uns à alerter sur la poursuite d’une politique d’austérité qui n’offre aucune perspective aux peuples si ce n’est l’inquiétude et l’injustice.
Inefficace économiquement, l’austérité réduit le pouvoir d’achat des ménages et contracte la consommation réduisant ainsi l’activité des entreprises. Bref, la croissance est empêchée. Comme un cercle vicieux, elle n’offre pas de perspective de progrès et d’espoir ! L’austérité est aussi injuste socialement parce qu’elle touche d’abord le plus grand nombre, c’est-à-dire les plus pauvres et les classes moyennes tandis que les grandes fortunes sont épargnées au nom de l’efficacité économique. C’est d’ailleurs incroyable de constater que, en cette période jamais, il n’y a eu autant de « cash » dans les grands groupe du CAC40 ni autant de dividendes versés aux actionnaires.
Alors franchement, il est temps de revoir nos politiques économiques partout dans le monde ! Voilà 5 ans que nous sommes dans la crise, l’austérité a été prônée quasiment partout et l’on voit bien que cela ne marche pas ! Nous le disions encore il y a quelques jours : l’Europe va dans le mur si elle s’obstine à vouloir imposer une austérité devenue insupportable.
Alors bien sûr, il n’est pas question ici de vouloir renoncer à la maîtrise des dépenses car, on le sait, de trop grands déficits publics fragilisent les États. Mais, entre le sérieux budgétaire et l’austérité, il y a de la marge !
En France, François Hollande n’est pas Mario Monti et il peut s’appuyer sur une majorité de gauche. Dorénavant le débat dans l’opinion publique est lancé. Il faut que le gouvernement prenne l’offensive pour crédibiliser une politique de relance en refusant toute nouvelle augmentation généralisée d’impôts dans le pays et en initiant une grande réforme fiscale. La relance doit être économique mais elle doit aussi être politique. Et les dogmes ultra-libéraux qu’on nous a tant servis ces dernières années peuvent être dépassés grâce au débat public.