Depuis plusieurs semaines, il répétait à l’envi « [qu’il] ferait tout pour empêcher un second tour entre l’ultra réactionnaire Fillon et la fasciste Le Pen. Ce serait catastrophique pour le France. » Régulièrement sollicité pour connaître son choix de vote à l’élection présidentielle, Jean-Noël Carpentier se contentait de répondre qu’il le communiquerait « le moment venu ». Le député-maire (MDP) de Montigny-lès-Cormeilles a mis fin au suspense ce week-end, sur son compte Facebook. Comme le sénateur Robert Hue, fondateur du Mouvement des progressistes et maire de la ville durant 37 ans, l’élu a choisi de soutenir Emmanuel Macron.
« Je considère que le contexte dangereux de cette élection présidentielle nécessite un rassemblement dès le premier tour des progressistes », poursuit celui qui avait soutenu le socialiste François Hollande en 2012.Le vote de l’ancien communiste en faveur du candidat symbole du libéralisme économique interpelle forcément à gauche. « Je comprends que certains de mes amis puissent avoir d’autres réflexions », glisse l’élu. Mais selon lui, « les autres candidats à gauche ne sont pas en capacité d’être au second tour ». « Ils plafonnent à 13 %. C’est insuffisant pour être au second tour. Macron est le seul capable d’être devant Marine Le Pen au 1er tour. On sous-estime le risque et le score de Marine Le Pen.
Il ne cache pas avoir « des réserves, voire quelques désaccords avec certaines mesures proposées par Emmanuel Macron, notamment sur l’économie, le droit social et le marché du travail ». Mais celui qui n’a « pas participé à la primaire du PS », préfère « faire un vote efficace ». « C’est le mieux pour l’intérêt de notre pays dans le contexte national et international actuel, avec la montée (réelle) partout des populismes et des fascistes », juge Jean-Noël Carpentier.
S’il « reste un député progressiste », il laisse désormais planer le doute sur sa volonté de se représenter aux élections législatives en juin. « Ces élections dépendent de la présidentielle. On verra plus tard », botte-t-il en touche. Récemment, la rumeur d’une candidature de Jean-Christophe Poulet, le maire de Bessancourt qui a rejoint le mouvement En marche, a d’ailleurs pris de l’épaisseur.
