Les candidats à la primaire de la gauche ont jusqu’à ce jeudi soir 18h pour déposer leur candidature. Cette primaire, Sébastien Nadot, 43 ans, professeur d’EPS à Toulouse comptait bien y participer pour 2017 pour le compte du Mouvement des Progressistes. Mais la semaine dernière, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, l’a recalé. Une décision qu’il critique ce jeudi sur RMC.fr.
Sébastien Nadot, candidat du Mouvement des Progressistes
« J’ai déposé une candidature pour la primaire de la gauche la semaine dernière. La Haute autorité m’a envoyé un message pour me dire qu’elle conseillait au Cnop (comité national d’organisation de la primaire) de me recevoir pour étudier de manière plus approfondie mon dossier. Hier, M. Borgel (président du Cnop) a annoncé, par voie de conférence de presse, qu’il me recevrait aujourd’hui mais ce n’est pas le cas. Si je devais être reçu aujourd’hui, je pense qu’on m’aurait prévenu.
Cela veut donc dire deux choses. Soit, il y a un certain mépris envers la petite formation que je représente et donc le mépris des citoyens à travers tout ça. Soit, autre hypothèse, et on n’est pas à l’abri des surprises avec le PS, c’est qu’il garde la possibilité que je participe à cette primaire. Mon dossier n’aurait donc pas été refusé. En tout cas, je n’ai eu aucune notification à ce jour me disant que je ne pouvais pas participer à cette primaire.
« Ce n’est nullement une primaire de la gauche »
M. Cambadélis a fait une déclaration a un moment un petit peu particulier où il sentait arriver pas mal de candidatures, dont la mienne. Il a voulu mettre le holà à toutes sortes de candidatures supplémentaires. Dans le même temps, ma candidature répondait à son appel au rassemblement de la gauche. Du point de vue de mon mouvement, on estime effectivement qu’il faut absolument se rassembler pour espérer que la gauche figure ne serait-ce qu’au second tour de la présidentielle.
Force est de constater que, pour l’instant, ça ressemble à une primaire d’une petite partie de la gauche ou du Parti socialiste, comme on préfère. Mais ce n’est nullement une primaire de la gauche et encore moins une primaire citoyenne. En effet ça n’est pas le cas si le PS met un veto au candidat qui peut représenter le plus les citoyens. Parce que je ne suis pas quelqu’un issu du monde politique, je ne suis pas un professionnel de la politique mais quelqu’un qui travaille, car demain matin je suis à 8h00 avec mes élèves. C’est donc dommage si le Parti socialiste met un veto sur une candidature comme la mienne, qui a du sens parce que c’est tendre la main vers les citoyens mis à l’écart de cette manière de faire de la politique.
« Ramener une réalité de terrain »
On espérait beaucoup de cette primaire. Tout d’abord parce que nous estimons que s’il n’y a pas une union suffisamment large des idées de gauche, le PS va à l’échec. On était donc prêt à rabattre certaines de nos aspérités pour participer à cette primaire. Car le plus important est que la gauche aille le plus loin possible. Même si on n’est pas satisfait de ce que la gauche gouvernementale a pu produire ces dernières années, on fait une nette différence avec le programme de François Fillon. On espérait aussi beaucoup de cette primaire parce que l’idée de départ de ma candidature est d’amener du sang neuf, des idées nouvelles à travers quelqu’un qui est confronté à une autre réalité que celle des hommes politiques.
Ma présence dans cette primaire était de ramener une réalité de terrain à un endroit où on trouve qu’elle s’est bien perdue. Faire une primaire où seulement des ministres se confrontent, c’est quand même quelque chose de particulier. J’ai entendu que M. Filoche serait certainement présent mais c’est quand même un homme d’appareil depuis tant et tant d’années. Je ne suis pas sûr que la réalité de terrain transparaisse par sa présence.
Si je suis officiellement recalé, je me présenterais quand même car je veux absolument que cette voix citoyenne soit entendue. Je reprendrais donc mon bâton de pèlerin avec ma formation. Le parcours est difficile. Obtenir 500 signatures, c’est difficile mais aujourd’hui personne ne peut dire qu’il les a. La chasse n’est pas encore ouverte. A l’heure actuelle ce sont des promesses mais les promesses en politique il ne faut peut-être pas trop s’y fier. Si je suis un des recalés de la primaire quelque part ça me renforce de l’idée que le PS est complètement déboussolé et n’a plus du tout l’intérêt général et la question de la vie des gens comme priorité. »