Notre pays est militairement engagé en différents endroits du monde. Au travers de ces engagements, la France dit vouloir être utile à la résolution de situations internationales souvent difficiles et extrêmement inquiétantes.
Cependant, devant l’élargissement des foyers de tensions et la diversité des enjeux humains et internationaux qui sont face à nous, une question mérite d’être posée. Les expériences passées montrent que l’utilisation de la force pour faire face à la barbarie laisse entière la question des réponses politiques à apporter pour penser l’avenir sur du long terme.
On le mesure, sans réponse et sans recherche de solutions politiques, le retour de bâton ne se fait pas attendre.
Face à cela, devant le refus de l’Europe de rassembler sur les questions sociales et humaines, son incapacité à combattre ses égoïsmes nationaux, une question se pose à la France. Est-ce que l’affichage diplomatique et la présence militaire française traduisent une politique à part entière, utile à la recherche de nouvelles relations internationales ? Rien n’est moins sûr.
La France donne surtout le sentiment de conduire une politique extérieure à géométrie variable, parfois suiviste, parfois sans nuances, quitte à y perdre des plumes vis-à-vis du conflit ukrainien, parfois confuse et timorée devant le conflit israélo-palestinien malgré des tributs humains terriblement lourds dans les deux cas. Ailleurs, elle apparaît agir seule, au Mali, en Centrafrique mais apparaît inopérante et surtout inintéressée au drame qui se joue en Afrique noire avec la progression du virus Ebola malgré son histoire dans cette partie du monde.
Alors que notre pays s’est souvent honoré en tenant une place particulière au sein de la diplomatie internationale, en respectant la place et le rôle des institutions internationales, il serait aujourd’hui inquiétant de voir notre diplomatie être réactive aux sollicitations militaires et demeurée sourde aux exigences sanitaires et humaines à apporter en Afrique, en Méditerranée et ailleurs.
Notre considération internationale ne se gagnera pas en nombre de vols de rafale mais bien en prises d’initiatives porteuses d’espoirs, en aides, en coopérations et formations médicales, nécessaires pour combattre des fléaux prospérant pour une part sur l’ignorance et l’obscurantisme.
En ces temps tourmentés, notre pays se doit de donner une autre image.