Tribune collective publiée le 30 août 2022 dans Le Monde avec la liste des 100 premiers signataires.
Le dépassement de toutes les limites de la Terre est désormais avéré. Notre pays n’est pas épargné par les effets du changement climatique, suscitant une angoisse légitime face à des phénomènes non maîtrisés. La sous-estimation des risques et pénuries généralisées dans les services publics nous oblige à faire émerger une écologie politique innovante; une écologie qui dépasse les contradictions de ce monde, assume sobriété et partage plus équitable des richesses et conjure dans le même temps les tentations de démocratures et dictatures.
Le moment est venu de construire une véritable offre de l’écologie politique en France car elle n’existe pas. Cela peut paraître paradoxal mais c’est une réalité.
L’écologie politique, telle qu’elle est représentée aujourd’hui dans notre pays, est réduite à l’émergence d’un mouvement politique désormais clairement ancré à l’extrême gauche, une prétendue « NUPES » qui ne répond ni aux besoins de l’écologie ni aux souhaits d’une majorité de Français, en dépit de l’angoisse écologique qu’ils expriment au regard des bouleversements que connaît notre monde. D’où l’incapacité à convaincre nos concitoyens et la sphère politique de l’urgence écologique. Contrairement à ce qu’aurait pu laisser espérer la constitution d’un groupe écolo à l’Assemblée nationale, l’écologie politique a en fait complètement disparu des radars pour se fondre dans les obsessions exprimées de manière violente par LFI, formation majoritaire au sein de la NUPES. Avec des membres qui, pour l’essentiel, n’ont rien à voir avec l’écologie voire pire, déconsidèrent les propositions écologistes aux yeux de beaucoup de nos concitoyens. La disparition d’une écologie politique libre et indépendante, tant pour des raisons idéologiques – le triomphe d’une écologie clivante – que financières – le besoin de se renflouer avec le financement public après l’échec des présidentielles -, crée à l’évidence un grand vide qu’il est urgent de combler, tant les attentes et les enjeux pour notre planète et ses habitants sont importants.
Quant aux écologistes qui n’appartenaient pas cette mouvance, ils ne sont pas parvenus à créer au cœur de l’échiquier politique français un pôle attractif. Cette cartographie a explosé sous le double coup de boutoir de l’absorption de EELV par la NUPES et de la transformation de l’impératif écologique.
Mais l’essentiel n’est pas là.
La prise de conscience, qu’il s’agisse de l’urgence écologique, de la souffrance animale ou encore de la détresse du vivant mais aussi parce que nous sommes entrés dans un Nouveau Monde qui impose des transformations profondes et rapides, change complètement la donne. En effet, être catastrophiste ou donner l’impression de l’être n’a plus de sens dès lors que la catastrophe a commencé. Ce qui compte aujourd’hui ce sont les conditions dans lesquelles nous serons demain en capacité de transformer notre société pour faire face aux enjeux climatiques, écologiques et sociaux auxquels nous sommes confrontés et auxquels nous ne pouvons plus échapper. Pour y parvenir, nous devons créer le consensus le plus large possible pour rendre l’adaptation non seulement réalisable mais aussi souhaitable, ce qui signifie tout simplement de changer notre imaginaire. Les rapports du GIEC et de l’IPBES[1]comme ceux du Haut Conseil pour le Climat sont sans ambiguïté. Or, ce n’est ni dans l’opposition ni dans la violence que peut se créer ce consensus mais au contraire dans la recherche de solutions concrètes, justes et efficaces, rendues d’autant plus difficiles que l’inflation, la réduction du pouvoir d’achat, le mal être, la perte de l’espoir chez beaucoup sont des contraintes redoutables.
Pour faire de ce sujet de la grande transformation, qui intègre bien-sûr l’adaptation, le sujet majeur et l’imposer dans le débat public, il faut une dynamique inexistante aujourd’hui au niveau politique.
Nous tous proposons donc à tous les mouvements écologistes ne se retrouvant pas dans la NUPES mais aussi à tous les militants écologistes libres, de nous rejoindre.
Nous voulons créer cette dynamique pour permettre à de véritables cercles vertueux de se mettre en place. Tout d’abord, il faut sortir des exclusives et des étiquettes qui ne correspondent plus à rien. Il existe dans nombre de mouvements politiques non-écologistes des personnalités qui ne parviennent pas, au sein de leur famille politique, à faire changer les choses. La dynamique de l’écologie politique que nous voulons instaurer a précisément pour objectifs d’être une force d’attraction et de permettre à toutes les bonnes volontés de puiser dans les propositions et le projet des arguments de conviction de toutes celles et ceux qui ont à cœur de faire avancer notre société.
Mais la sphère politicienne est aujourd’hui l’objet d’une grande défiance et la transformation de la société se fait largement en dehors d’elle. C’est la raison pour laquelle la force que nous souhaitons incarner a pour objectif principal de motiver nos concitoyens à conforter leur action sur le terrain par la participation à un objectif plus large. Donner envie de s’investir à tous les niveaux, y trouver un intérêt mais aussi donner ou redonner un sens à sa vie. Tel est l’objectif, les moyens à mettre en œuvre résultant de la capacité de donner à chacun d’agir. Chefs d’entreprise, responsables investis dans la transition écologique, acteurs de terrain économique, associatif, agriculteurs engagés dans les nouvelles pratiques, citoyennes et citoyens, nous les invitons tous à nous rejoindre pour prendre toute leur place dans une structure de rassemblement originale, qui donnera une place équivalente aux acteurs politiques et aux acteurs de la société civile.
Il s’agit plus que jamais de la vie des générations futures, celle de nos enfants et de nos petits-enfants. Avec une réalité à intégrer : les générations présentes supportent d’ores et déjà les effets des dérèglements écologiques auxquels nos modes de vie et de faire nous ont conduits.
Si la politique a un sens, c’est bien celui de rendre la vie de la cité possible et souhaitable pour toutes et tous. C’est tout le sens de l’action que nous devons mener. Non seulement parce que nous en avons la responsabilité mais aussi parce que nous en avons encore aujourd’hui la possibilité.
Premiers Signataires
- François BÉCHIEAU, secrétaire national du Mouvement des Progressistes, adjoint au maire du 19e (Paris). Un élu de terrain qui œuvre pour la Justice sociale, pour une écologie populaire qui n’oublie personne, le climat, la solidarité, un service public de proximité au service de toutes et tous, des moyens pour l’école et la santé.
- Alexis BOUDAUD ANDUAGA,coordinateur national de L’Écologie Autrement ! Mandataire judiciaire à la Protection des Majeurs, à l’initiative de la première coopérative Europe-Écologie en 2009 puis porte-parole du Rassemblement éco-citoyen & du Mouvement Citoyen pour la Protection Animale.
- Dominique BOURG, professeur de philosophie. Tête de liste écologiste aux élections européennes de 2019.
- Chantal CUTAJAR, Enseignant-chercheur à l’Université de Strasbourg, spécialiste de la lutte contre la criminalité organisée dans sa dimension économique et financière et ses atteintes à la probité. Directrice du Grasco (Groupe de recherche-actions sur la criminalité organisée), présidente de l’OCTFI (Observatoire citoyen pour la transparence financière internationale), membre de la plateforme Paradis fiscaux et judiciaires. Présidente du parti politique Citoyens engagés, présidente exécutive de CAP21-LRC, ancienne adjointe au Maire de Strasbourg.
- Geneviève FERONE-CREUZET, présidente fondatrice d’Arese, première agence de notation extra financière française. Essayiste « 2030 le krach écologique ».Co-fondatrice et associée de Prophil.
- Jean-Marc GOVERNATORI, co-président de L’Ecologie au centre, conseiller municipal d’opposition de Nice, membre du conseil communautaire de la Métropole Nice Côte d’Azur. Son score aux élections régionales de 2021 en PACA lui permet d’obtenir la présidence de l’Office environnemental régional. Finaliste à la primaire présidentielle écologiste de septembre 2021.
- Isabelle JACONO, présidente de France Ecologie. Ayant constaté les dommages irréversibles causés par un développement malmaîtrisé, Isabelle Jacono s’engage dans la défense de l’environnement à traversles associations ou comme élue locale. Souhaitant promouvoir une écologie dedialogue, pragmatique et acceptée de tous, elle fonde en 2003 France Ecologie.De 2004 à 2007, elle organise à l’Elysée des rencontres périodiques réunissant les acteurs de l’environnement.
- Aloïs LANG-ROUSSEAU, président du Mouvement Hommes Animaux Nature depuis septembre 2022. Membre d’associations de protection animale et d’éducation populaire, il s’emploie à défendre une société universaliste et écologiste où l’ensemble des êtres vivants auraient leur juste place.
- Corinne LEPAGE, présidente de CAP21-LRC. Co-fondatrice du cabinet Huglo Lepage Avocats, elle a notamment été ministre de l’Environnement (1995-1997) et eurodéputée (2009-2014). Avocate, elle a plaidé de nombreuses affaires liées à l’écologie, dont celle de l’Amoco Cadiz et de l’Erika. Elle a publié une douzaine d’ouvrages dont On ne peut rien faire, madame le Ministre (Albin Michel).
- Maud NAVARRE, conseillère municipale, conseillère communautaire, ex-maire-adjointe, ex militante EELV (membre depuis la création du mouvement), journaliste.
- Christophe ROSSIGNOL, membre du comité des régions d’Europe, responsable associatif du mouvement Liberté Écologie Fraternité, ancien conseiller régional du Centre.
Nous espérons vous voir nombreux à nous rejoindre, vous pouvez trouver la liste complète des signataires sur les sites suivants :
https://cap21.earth https://tousunispourlevivant.fr https://www.ecologierepublicaine.com https://lefterritoires.org https://www.mhan.fr https://www.md-progressistes.fr/
Tous les signataires
- Laure-Nelly Amalric, responsable associative mouvement écologiste et féministe
- Saadia Amari Ghellaf
- Robert Baud, ex journaliste Hara-kiri
- Marie Belanger, professeur des écoles
- Melika Bensaid, restauratrice
- Grégory Berthault, élu local
- Alex Bertrel, ex maire-adjoint
- Adrien Bideira, secrétaire du rassemblement eco-citoyen
- Jeremy Bizet, vice-président de France Ecologie
- Laurence Bonzani, ex conseillère régionale
- Jacques Borie, vice-président France Ecologie
- Sobria Bouallaga, ex élue locale
- Jean-Louis Boulanger, membre MDP Vendée & Vaucluse
- Frédéric Boucharèb ancien élu, vétérinaire
- Abdenour Bouchenka, chef d’entreprise
- Sylvie Bouchet-Bellecourt, ex députée,
- Nadia Bouckeroui, infirmière conseillère municipale
- Jean-Louis Boulanger, membre MDP Vendée & Vaucluse
- Philippe Bouriachi, conseiller régional
- Stéphane Cassarini, conseiller municipal
- Nicolas Céléguègne, membre du conseil national du MDP
- Bernard Chapelier conseiller municipal
- Alain Chauteau, conseiller municipal de La Teste de Buch
- Joël-Pierre Chevreux, président du MANH
- Bertrand de Cordier, MDP Français de l’étranger
- Jean Couthures, porte-parole MDP
- David Cupina, président d’association
- Eric Damamme, SG du MANH
- Jean-Luc Davezac, ex élu régionaliste
- Caroline Deforge conseillère municipale
- Nicolas Delaire, responsable associatif
- Catherine Depitre, ex conseillère départementale
- Evelyne Desmarie, référent associatif
- Djémory Diabaté, juriste MDP Pyrénées-Atlantiques
- Sofia Djeddi, porte-parole MDP
- Sébastien Dupent, ingénieur informaticien
- Dr Michel Faure, vice-président France Ecologie, président Ecologie et Modernisme
- Juliane Faux, écologiste régionaliste
- Elodie Fievet, militant pour la protection des animaux
- Frédéric Fievet, opticien
- Marzieh Flasher, médiatrice sociale
- Laetitia Garcia, féministe
- Evelyne Gareaux, conseillère régionale
- Annaēl Gérard, ex élue de la jeunesse
- Mohamed Ghili, MDP Val d’Oise
- Séverine Gimeno, écologiste
- Charles Girardin, ancien conseiller régional
- Myriam Gondolphe, maire adjointe
- Agnès Guignard, infirmière
- Fawzia Hamiche, membre du BP de CAP 21
- Béata Hildegrad, présidente d’association
- Laurence Hivret, agricultrice
- Sophia Hocini, militant politique et féministe
- Nina Kim, artisan
- Diénabou Kouyaté, conseillère municipale de Montigny en Cormeilles
- Dominique-Julien Labruyère, vice-président France Ecologie, fondateur du PNR de Chevreuse
- Fabienne Lada, éco féministe
- Soufiane Lahrim, dentiste
- Laurent Lanyi, conseiller municipal de carrières sous Poissy
- Pascal Laurent, retraité
- Stéphane Lecoutour, délégué MDP de Charente-Maritime
- Loren Lessieux, défenseur de la cause animale
- Christian Mellinger, membre MDP Paris
- Frédéric Mercier, membre MDP Seine-Saint-Denis
- Patrice Miran, conseiller municipal
- Yvelyne Moeglen, présidente d’association
- Stéphane Moreau, régionaliste
- Pierre Moze, porte-parole national du MDP
- Thierry Parat, responsable associatif
- Brigitte Passicos, féministe
- Imon-Adji Pesenti, MDP Vaucluse
- Isabelle Pluviaud, photographe
- Franck Poirier, SG de CAP21, ancien élu
- Mariette Porche, retraitée
- Fanny Puppinck, fonctionnaire, membre du BP de CAP21
- Tina Ramah, conseillère municipale de Montigny-lès-Metz
- Amandine Rapenne, conseillère régionale
- Jean Rapenne, chef d’entreprise, ancien SG CAP21
- Fabien Robert, conseiller municipal
- Jean-Baptiste Roger, président honoraire Ecologie autrement
- Solène Rossard, éco féministe
- Loic Rousselle, membre BP Écologie au centre
- Sylvie Roy, membre BP Écologie au centre
- Olivier Rulard, artisan
- Callin Scherer, intermittent du spectacle
- Laura Si Vincenzo, professeur
- Frédérique Soulier, féministe
- Sophie Spennato, conseillère municipale
- Marc Stutzmann, conseiller municipal
- Ghislain Wisocinski, conseiller régional