Dans le cadre de la remise du rapport Chérèque au Premier ministre, prévue le 23 janvier, les 38 associations ( dont la puissante Association des Paralysés de France, APF) et fédérations nationales de lutte contre la pauvreté regroupées au sein du Collectif ALERTE dressent, dans un communiqué commun, un bilan de la première année de mise en œuvre du plan pluriannuel dont elles avaient été à l’origine.
Selon ces associations, la pauvreté en France atteint désormais plus de 14 % de la population, soulignant que les pauvres sont de plus en plus pauvres. Le plan quinquennal interministériel que le Gouvernement a mis en place début 2013 sur la proposition d’ ALERTE permet-il de répondre à la situation interroge le collectif.
Selon le collectif, certaines des mesures prévues par le plan quinquennal ont été mises en place : amélioration, même encore trop faible, des ressources des plus modestes, avancées dans l’accès aux soins, bases posées en matière de réussite éducative, progrès dans la lutte contre le surendettement…
Mais, outre le maintien à haut niveau du chômage, des insuffisances se font jour selon ALERTE : les Roms demeurent ainsi gravement stigmatisés; la fusion du RSA activité et de la prime pour l’emploi a été malheureusement remise, la «garantie jeunes » est sous-dimensionnée par rapport aux besoins, la «refondation » du travail social prend du retard ; en matière d’hébergement et de logement, le compte n’y est pas déclarent ainsi les associations signataires dans leur communiqué.
De plus, une fracture croissante se fait sentir selon le collectif ALERTE entre le niveau national et le niveau local comme si le premier n’arrivait plus à entrainer le second, notamment du fait d’un défaut d’animation et de programmation à un échelon déconcentré des mesures et des financement s’inquiètent les signataires.
Si donc le plan a bien commencé à être mis en oeuvre, beaucoup reste à améliorer dans son application selon ALERTE.
Compte tenu de l’intensité de la pauvreté qui s’aggrave selon lui, le collectif ALERTE demande au Gouvernement d’être plus ambitieux pour 2014-2017.
Le Collectif rappelle à ce sujet les propositions qu’il avait faites lors des élections présidentielles et qui n’ont pas encore été retenues : revalorisation du RSA socle de 25 % en cinq ans, création d’un droit à l’accompagnement, meilleure articulation entre accompagnement social et accompagnement professionnel, politique plus préventive et davantage structurelle.
Il va sans dire que les progressistes ne peuvent que partager l’analyse constructive des associations, tant en ce qui concerne l’appréciation de la volonté nouvelle affichée par le gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en 2012 qu’en matière de nécessité d’accentuer les efforts en direction des populations les plus vulnérables et tout particulièrement celles vivant toujours en dessous du seuil de pauvreté : des citoyens au premier rang desquels figurent les personnes en situation de handicap.