Les enquêtes d’opinions se succèdent et continuent de montrer après l’entrée officielle en campagne de Nicolas SARKOZY un profond et important rejet à l’encontre de sa personne. C’est là une donnée pouvant laisser à penser que la droite serait au plus mal. Peut être mais cela suffit il pour croire que les jeux seraient faits et que la gauche aurait d’ores et déjà partie gagnée ? Non !
Pour une bonne raison, les mêmes enquêtes ne traduisent pas encore, loin s’en faut, l’existence d’une majorité de gauche.
Cette réalité s’impose à toutes celles et ceux qui, au-delà l’urgence à se débarrasser de la droite, souhaitent une victoire d’une « gauche durable et utile » dépassant le seul rejet pour enraciner dans la pratique gouvernementale, présidentielle, et législative, un projet de vie axé sur plus de justice pour le plus grand nombre.
Ne nous y trompons pas, le seul fait de revendiquer une société plus juste, de gouverner en ce sens, de prétendre le faire partager aux Français relève de la « responsabilité majeure » car cela nécessite des ruptures avec ce qui nous est imposé par la droite depuis des années, tout en tenant compte des raisons des échecs des différentes expériences de gauche .
La responsabilité majeure obligera à respecter les engagements pris.
Personne ne nie la hauteur de la crise et l’extrême fragilité de la santé du pays que lèguera la droite. Nous mesurons le poids de la bataille idéologique visant à inscrire dans les consciences l’idée du partage des responsabilités de la crise, de la rigueur nécessaire qui irait avec et qui devrait s’imposer à tous. Nous percevons les persistances, ici où là, à continuer à s’appuyer sur des dogmes libéraux érigés en règles économiques et budgétaires. C’est donc rassemblée, et sur le terrain commun des ruptures et de la vérité que la gauche et son candidat devront faire la différence en recréant de l’envie et en promettant autre chose que contraintes, souffrances et larmes.
Les Français sont en mesure de comprendre les difficultés, ils veulent simplement être respectés. Celles et ceux qui se réclament des différents courants de pensées de la gauche française le souhaitent aussi. Il est d’ailleurs révélateur de constater dans les meetings du candidat François HOLLANDE combien la ferveur est présente quand il y aborde les thèmes qui ont cimenté nos valeurs communes.
Celles et ceux qui se réclament de l’identité et des valeurs communistes sont également en droit d’être respectés et entendus pour la simple et bonne raison que cette question dépasse le cadre du niveau réel d’organisation, d’influence ou de positionnement stratégique du parti qui porte leur nom aujourd’hui. Et le dédain et le dénigrement à l’égard des valeurs progressistes n’ont jamais été porteurs de succès durables.
Plus que jamais l’éthique doit s’imposer en politique. Depuis son entrée en campagne, le Président nous en propose l’antithèse quand il l’a joue « peuple » après un quinquennat dédié aux riches et acculé par le rejet qu’il suscite. Il s’appuie là sur les mauvais ressorts d’un système politique, certes dépassé, mais toujours présent et qu’il ne faudrait surtout pas sous- estimer. En effet, si la victoire est permise elle n’est pas acquise. Et c’est essentiellement à cela que ceux qui prétendent à gauche être utiles doivent se consacrer.
Nous savons que les périodes électorales sont peu propices aux examens de conscience, elles amplifient, cristallisent les choix internes, la défense des rapports de force respectifs. Elles renforcent la tentation à toujours remettre à plus tard la question des moyens politiques permettant de fédérer les valeurs progressistes sur le terrain, dans les propositions, dans les urnes et dans les relations entre formations.
C’est en ce sens, qu’au-delà, les engouements ponctuels que provoquent une campagne électorale, les capacités à mobiliser autour de moments forts signifiant les volontés de changement qui existent, le Mouvement Unitaire Progressiste, né du constat que les structures politiques actuelles demeurent de moins en moins attrayantes et notamment pour les nouvelles générations, entend dans un esprit constructif et critique, contribuer aux victoires prochaines et durables de la gauche.