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Contrat d’engagement des Jeunes – Reculer pour mieux renoncer !

Un communiqué du Mouvement des Progressistes en réaction à l’annonce du Président de la République, Emmanuel MACRON, d’instituer un contrat d’engagement des jeunes.

En janvier 2021, le Conseil d’orientation des jeunes (COJ) préconisait, dans son rapport, la création d’un « Parcours d’Accompagnement des Jeunes vers l’Insertion [qui] prendrait la forme d’un droit contractualisé, sans durée limitée, à l’accompagnement pour tous les jeunes assorti d’une garantie de ressources au regard des conditions de vie ».

Les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle, parmi lesquels les missions locales, Pôle Emploi, les Ecoles de la Deuxième Chance, les EPIDE, mais aussi l’APF France Handicap, Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), les organisations syndicales, espéraient en vain que le Gouvernement prendrait en compte l’urgence sociale subie quotidiennement par les jeunes sans emploi, étudiants ou travailleurs précaires, surtout depuis le début de la pandémie Covid-19.

Hélas, avec le Contrat d’engagement des jeunes présenté le 2 novembre 2021, nous en sommes très loin : quantitativement d’abord, car cela concernera 400 000 jeunes contre le million annoncé par Emmanuel Macron le 12 juillet ; qualitativement ensuite car au lieu de mieux coordonner les dispositifs existants et de créer des passerelles entre eux, le gouvernement crée un « machin » de plus, alors que les professionnels de l’insertion sont eux-mêmes déjà confrontés à une obligation de résultats dans une durée limitée, sans parler du manque de moyens en personnels formés, en locaux, etc. Comment accompagner au mieux ces jeunes quand les aides à l’apprentissage existent mais sont méconnues de beaucoup d’employeurs, quand il faut des semaines de mobilisation pour réapprendre les codes du monde du travail, proposer sa candidature et obtenir des réponses aux offres d’emploi. En outre, il subsiste de fortes inégalités d’un territoire à l’autre en matière de secteurs en tension, de mobilité (transports en commun) et une fracture numérique qui sont autant de freins pour accéder à un emploi durable.

Enfin, ce nouveau Contrat d’engagement pourrait, selon certaines sources, être confié à d’autres opérateurs (y compris privés) qu’aux acteurs de l’insertion qui démontrent depuis des années leur engagement quotidien et leur savoir-faire,. Nous ne pouvons que nous opposer à cette privatisation de l’insertion : nous avons bien subi les effets dramatiques des baisses drastiques des moyens des services publics, notamment dans le secteur hospitalier, dès le développement de l’épidémie.

Le Mouvement des Progressistes (MDP) ne peut que regretter ce choix du gouvernement en revoyant à la baisse ses annonces de l’été 2021 (Garantie jeunes universelle) et en renonçant totalement à développer, durablement et structurellement, une véritable politique concertée pour l’insertion des jeunes de moins de 26 ans.

Pour le Mouvement des Progressistes,

Nicolas Céléguègne, délégué national à l’emploi et à la formation professionnelle

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