Après la forte émotion suscitée par le meurtre durant leur service de deux policiers, le Mouvement des progressistes entend rappeler son attachement à l’Etat de droit et une police républicaine au service de toutes et tous, à des services publics de qualité, à la formation des jeunes, à l’éducation populaire dans les quartiers…à tout ce qui fait et fera demain que nous pourrons vivre mieux ensemble dans une société ouverte et apaisée.
La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) considère à juste titre que la sécurité des personnes et des biens constitue un droit fondamental, condition de l’exercice des libertés et de la réduction des inégalités et que la sécurité ne s’oppose pas aux libertés sans lesquelles il n’est pas de véritable sécurité. Après les fortes mobilisations contre la loi Sécurité globale, ajoutons aussi que sécurité et liberté d’expression, liberté de la presse, ne peuvent et ne doivent s’opposer.
Malgré une gestion des effectifs de Police Nationale renforcée par différents plans (lutte anti- terroriste, pacte de sécurité) – 149 058 personnes pour un budget de 11,1 milliards d’euros en 2020 – les attentes de la population en termes de sécurité publique ne sont aujourd’hui pas satisfaites et le sentiment d’insécurité s’amplifie. Absence d’espoir, de formation, de perspective, services publics supprimés, en faillite, jeunes et moins jeunes de plus en plus démunis, désœuvrés, à l’abandon ont contribué à ce sentiment…la suppression de la police de proximité par Sarkozy et ses acolytes, qui permettait pourtant d’assurer cohésion et sécurité des personnes, de limiter et prévenir incivilités et petits trafics dans les quartiers, a été le point de non-retour pour une pensée libérale au service des plus riches.
Par la suite, la surenchère des ministres de l’intérieur successifs pour un état toujours plus sécuritaire et, récemment, pour une surveillance globale vue par beaucoup comme une démarche restrictive des libertés publiques, n’a nullement été porteuse d’une plus grande sécurité dans les quartiers, bien au contraire. Elle s’est par contre indéniablement accompagnée d’une défiance croissante de la population envers les forces de l’ordre et le pouvoir dans son ensemble. Atteintes au droit de manifester, contrôles au faciès, arbitraire lors des dépôts de plainte, abandon des femmes victimes de violences…autant de régressions qui ont contribué à une dérive autoritaire de l’Etat.
Le mal est immense et il faudra des années pour restaurer la confiance et le dialogue avec les habitants, en particulier avec les jeunes, des années pour redorer le blason de la police républicaine et faire en sorte que son action soit de nouveau perçue au service de toutes et tous ! L’exigence est forte pour la population, pour une société apaisée, elle l’est aussi pour les personnels de police qui souffrent au quotidien dans leur service d’une réduction de leurs moyens, d’astreintes dissonantes avec toute vie familiale, d’heures supplémentaires récurrentes non payées, de locaux parfois insalubres et de matériels vétustes et obsolètes, qui souffrent en fait de politiques libérales qui n’ont que faire de leur situation et de leurs conditions de vie.
Paris, le 19 mai 2021