Par Jean-Noël Carpentier, Député du Val d’Oise, Porte parole du MUP.
Vincent PEILLON, ministre de l’Education nationale, vient d’annoncer le lancement d’une grande campagne de recrutement 43 000 postes d’enseignants pour l’an prochain…
Cet effort remarquable s’inscrit comme la première étape de la refondation du système éducatif promise par le Président de la République mais sera-t-il suffisant pour réparer la casse opérée par l’ancienne majorité?
Peut-être pas mais c’est un grand pas en avant à comparer aux 70 000 postes supprimés sous le gouvernement Sarkozy. Et puis il y a aussi tout le système de formation des enseignants qui a été mis à bas et qu’il faut rebâtir ! Il va falloir regrouper les compétences professionnelles qui ont été dispersées, remotiver les formateurs, mieux intégrer cette formation dans les cursus universitaires… En une formule, redonner confiance à l’ensemble des acteurs de la communauté éducative.
Les premières indications portant sur la future loi d’orientation pour l’école qui sera présentée fin janvier sont prometteuses : la priorité donnée à l’école primaire où tout se construit, la réaffirmation du rôle primordial de l’école maternelle et de la scolarisation précoce pour la réussite des élèves de familles les plus en difficultés, la réaffirmation de la nécessité de former les enseignants ou encore de pérenniser les métiers liés à l’accompagnement de la scolarité des élèves en situation de handicap… le projet est ambitieux et répond tout naturellement aux attentes des progressistes.
La méthode qui sera employée pour mettre en œuvre ces bouleversements sera déterminante : Il faudra convaincre tous les acteurs du bienfondé des mesures prises, s’appuyer dans un premier temps, comme cela est envisagé dans les projets de circulaire, sur des équipes volontaires puis dans un second temps étendre à l’ensemble des établissements, ce qui suppose un pilotage au plus près du terrain allié à une volonté de respecter la caractère essentiel du service public, celui de son unicité.
Ainsi, la volonté affichée par Vincent PEILLON de prioriser la question des rythmes scolaires et d’aller très vite sur ce dossier trouve notre approbation dès lors qu’il s’agit de réparer la faute majeure commise par Darcos qui avait privé chaque écolier de 3 heures d’école…
Néanmoins il faut une bonne concertation pour permettre aux parties prenantes de se rencontrer et d’échanger avec comme seul objectif l’intérêt de l’enfant. Il faut entendre les attentes des familles, il faut écouter les représentants des collectivités qui pour certaines d’entre elles n’ont pas les moyens de faire face aux nouvelles charges qui vont leur être imposées. Et il faut bien sûr entendre les enseignants qui ont été si malmenés pendants ces dernières années et qui attendent aujourd’hui une juste reconnaissance et revalorisation de leurs missions.
Ce sont à ces conditions que le changement sera possible et que la refondation du système éducatif deviendra la pierre fondatrice d’une mutation profonde de notre pays, vers une société plus juste et plus fraternelle.
