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Contamination au Chlordécone aux Antilles, ça suffit !

         Une commission parlementaire vient de révéler l’ampleur de la contamination des terres par le Chlordécone en Guadeloupe et Martinique. Un insecticide largement répandu pendant plus de vingt ans dans les plantations de bananes pour éradiquer, avec une efficacité variable, les charançons ravageurs.

Ne tenant pas compte de la relation dose/effets et du lessivage par la pluie en milieu tropical, la charge de ce pesticide a été massive entraînant de ce fait la contamination des rivières et des sols.

Interdit d’usage en métropole en 1990, il aura fallu attendre 1993 pour que cette mesure soit étendue aux Antilles. Mais trop tard…les analyses récentes ont montré le caractère ultra-persistant de ce pesticide qui contamine aujourd’hui toute la chaîne alimentaire et les captages d’eau, une situation pourtant bien connue de l’Etat depuis 1969.

Un Chlordécone dont les effets nocifs sur la santé sont hélas bien documentés : record mondial du cancer de la prostate en Martinique, perturbateur endocrinien qui augmente les risques de prématurité et de troubles du développement des nourrissons.

Dès 1974, des travailleurs de la banane s’étaient mis en grève pour dénoncer ce scandale sanitaire, subissant une répression terrible. Et malgré cela, avec l’active complicité des industriels et des planteurs, de l’Etat, la banane des Antilles a fait l’objet de subventions spécifiques qui ont dérogé aux accords de l’OMC permettant l’importation de bananes d’Amérique centrale.

Les Antilles, laboratoire du capitalisme néo-colonial ? Sans aucun doute, en considérant les ajouts de sucre (jusqu’à 20 %) pour liquider les excédents de production dans les aliments (forte augmentation de l’obésité, des cas de diabète II). Et que dire aussi de la consommation de poissons côtiers, contaminés par la Ciguatera (en mangeant des algues benthiques et des coraux morts) ?

            Le Mouvement des Progressistes dénonce l’exposition des populations au Chlordécone, véritable poison et demande que les personnes contaminées puissent bénéficier de suivis appropriés en attendant une hypothétique dépollution.   

L’usage des substances reconnues toxiques doit être interdit sur l’ensemble du territoire dès la publication d’expertises scientifiques indépendantes conformément à la directive européenne REACH. Une question de santé publique !

Jean Couthures, délégué national du MdP à l’Ecologie

A regarder aussi sur France Culture : Le Chlordécone est-il cancérigène ?

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