Sébastien NADOT, porte-parole national du MdP, député de Haute-Garonne, est intervenu ce jour à l’Assemblée nationale pour questionner la ministre de la Justice sur la judiciarisation de l’action militante
Mme la ministre de la Justice, chers collègues, beaucoup de choses ont été dites sur la judiciarisation et la criminalisation de l’action militante… C’est à la recherche d’un équilibre et tourné vers l’avenir que je veux rappeler ces mots de Jean Jacques Rousseau tirés Du contrat social : « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir ».
D’abord sur la force et le droit : Le droit de manifester est une liberté fondamentale MAIS ce n’est pas un droit sans limite. Qui casse, qui abime, qui brutalise en manifestant s’expose à l’usage de la force, à ce fameux principe du monopole de la violence légitime de l’Etat théorisé par le sociologue max Weber.
Mais ce principe ne fonctionne à l’équilibre qu’à plusieurs conditions : – Si la confiance est établie entre les citoyens et le Gouvernement – Si le droit est parfaitement respecté. – Si le droit est appliqué sans a priori, avec discernement, de manière proportionnée et selon des seuils de tolérance acceptables. Cela nous renvoie à la transformation de l’obéissance en devoir, chère à Rousseau La nation, le lien social et la République une et indivisible sont des idées et des outils d’union utiles et magnifiques.
Cependant, est-il nécessaire de rappeler que la société est à la fois unité et division ?
Votre Gouvernement doit entendre les demandes de la société et permettre aux contestations de s’exprimer. Faute de quoi, le conflit négociable et le débat cède la place à des conduites de rupture. Répondre à la femme ou à l’homme révolté à coup d’incantations républicaines ou populistes, ou à coup de Flashball ne fera pas naître ou renaître chez le révolté la notion de devoir ! Une nouvelle loi en réponse à chaque mouvement social non plus !
Dans quelques jours viendra la Grève mondiale pour le climat. Les renoncements du gouvernement sur le climat et les questions environnementales sont évidents. Quelle forces légitimes pourrez-vous donc alors opposer à la jeunesse révoltée qui descendra dans la rue pour défendre sa planète ? Userez-vous des méthodes et tactiques d’une cheffe de guerre tout droit sortie de Games of Thrones, pour demander à la jeunesse de renoncer à son avenir et à sa liberté, si vite, si tôt, si durement ?
Une réponse
Et après ?