Par Lorenzo Mateos, Conseiller municipal (MUP) de Toulon, Conseiller communautaire à Toulon Provence Méditerranée.
Comparaison n’est pas raison, dit l’adage. En l’occurrence, elle est tout de même éloquente.
Au moment où Dijon, ville de 150 000 habitants au cœur d’une agglomération de 350 000 âmes, inaugure sa deuxième ligne de tramway en deux mois, le Tribunal Administratif de Toulon sanctionne Hubert Falco, maire de Toulon et président de l’agglomération TPM, en annulant toutes les décisions concernant le choix du BHNS au détriment du tramway sur rail qui avait été pourtant décidé à l’unanimité en 2005.
Ainsi, François REBSAMEN, sénateur-maire de Dijon, élu lui aussi en 2001, offre à ses concitoyens, deux ans avant le terme de son second mandat, 20 kilomètres de lignes de tramway et une capacité de 90 000 voyageurs transportés par jour. A Toulon, l’entêtement du sénateur-maire UMP à remettre en cause le projet initial de tramway, après sa volte face pour le remplacer par un BHNS sans consulter le conseil communautaire, nous condamne à l’immobilisme, aux embouteillages, aux pics de pollution et à un réseau de bus saturé et inadapté aux conditions modernes de transport.
Entendons-nous bien : je ne conteste pas au maire de Toulon le droit de changer d’avis et de substituer au choix d’un tramway sur rails celui d’un Bus à Haut Niveau de Service, mais dans ce cas il faut se prémunir juridiquement et respecter quelques règles élémentaires de démocratie.
A savoir, pour un projet de cette importance de transport en commun en site propre, proposer en temps et en heures voulus une autre Déclaration d’Utilité Publique, incluant le nouveau mode de transport choisi.
Rien de cela n’a été fait durant plus de 6 ans. C’est ce que les magistrats ont logiquement sanctionné, la méthode du fait accompli, bafouant les règles élémentaires de la démocratie représentative.
Pour sortir de l’impasse actuelle, deux solutions s’offrent à la majorité de droite du conseil communautaire :
– la sage décision de revenir au tram et dans 2 ans il circule, transporte les toulonnais et transforme les grands axes urbains de notre ville qui en a bien besoin ;
– soir repasser par la case DUP, s’engager dans la voie de nouveaux contentieux et obscurcir ainsi l’horizon d’un TCSP pourtant vital pour l’agglomération toulonnaise.
Dans les deux cas, une chose est sûre : Toulon, 8ème agglomération de France, sera la seule des grandes agglomérations du pays à n’avoir ni tramway ni Transport en Commun en Site Propre en 2014 ! C’est un triste constat mais la dure réalité.