Le mouvement des « gilets jaunes » exprime depuis plusieurs jours le mécontentement bien réel de toute une frange de notre société, de ceux qui ne se sont pour la plupart jamais exprimé, de ceux qui n’ont jamais manifesté.
Que n’a-t-on pas entendu la semaine dernière en amont des premiers rassemblements et blocages pour défaire et mépriser l’expression qui s’annonçait ? « un mouvement populiste méprisant l’écologie » « composé de personnes roulant en diesel »…?
Certes, ce mouvement est inorganisé, disparate, inquiétant lorsque certains gilets jaunes n’hésitent pas à tenir des propos fascisants, xénophobes et homophobes, à faire preuve de violence. Des propos, des actes que les progressistes condamnent sans aucune réserve. Mais un mouvement à considérer et entendre pour ce qu’il est avant tout, à savoir l’expression d’un malaise de notre société et d’un problème bien réel de pouvoir d’achat.
Ne poussons pas à bout, ou vers des extrêmes de toutes sortes, des citoyens qui souhaitent, dans une large majorité, qu’on les entende, qu’on les considère, qu’on ne les méprise pas ou plus…
La transition écologique a un coût pour la société, et le renchérissement du prix des carburants est un des éléments nécessaires pour faire basculer nos transports vers des solutions plus douces et plus respectueuses de l’environnement. Il est cependant impératif de mettre en place ces mesures progressivement en limitant l’impact sur le pouvoir d’achat des plus démunis.
Après les espoirs déçus des plans Banlieue et Pauvreté, Il est grand temps que le Président de la République et le Gouvernement revoient leur ligne politique dans le sens d’une plus grande justice sociale au bénéfice des plus démunis mais aussi des classes moyennes.
Pratiquement, il faudrait revenir, au moins en partie, sur l’aubaine offerte aux plus riches avec la Flat Tax et la suppression de l’ISF et utiliser ces ressources pour lisser le coût de la transition écologique pour les plus pauvres. Le renouvellement du parc automobile doit se considérer sur une décennie.
Par souci d’équité, il serait également indispensable d’entamer la réduction des exemptions de taxes sur les carburants dans les secteurs des transports et de l’industrie. Une taxe carbone, à large assiette et progressive sur une période de 10 ans, permettrait de ne pas faire porter l’effort que sur les petites entreprises et les particuliers. De façon à ne pas nuire à la compétitivité de notre industrie européenne, cette taxation carbone devrait également être introduite sur les produits importés de zone sans fiscalité équivalente, une mesure permettant de remettre la question écologique au coeur du débat européen.
Les progressistes du MdP souhaitent que le Gouvernement mette en oeuvre un moratoire sur l’augmentation des taxes le temps que la concertation s’ouvre et aboutisse avec l’ensemble des corps intermédiaires, les partenaires sociaux, syndicats, organisations patronales, mais aussi citoyens engagés.
Il y a urgence à créer les conditions de la mise en œuvre d’un vaste plan d’amélioration du quotidien redonnant espoir et confiance au plus grand nombre de nos concitoyens.
Paris, le 22 novembre 2018
2 réponses
Bonjour,
C’est bien de penser qu’on est pas des extrémistes, pour le moment on est calmes mais la « grogne » monte.
Ce n’est pas pour la taxe sur l’essence le problème mais plus sur le coup de la vie en rapport aux maigre salaire , je suis nouveau retraité surclasser riche par notre président puisque je touche 1400€. Mon fils gilet jaune travaille 6 jours sur 7 sans dimanches de 1h à 11h pour 1800€.
Ce mouvement est plus un ras le bol et a appel à l’aide, on y arrive plus.
Quand à changer de véhicule, l’ensemble des gilets jaunes est aux bord du surendettement alors remplacer son véhicule n’est pas une « possibilité ».
Si encore il avait indiqué que l’intégralité de la taxe était pour créer des bornes électrique ou développer l’hydrogène ou autre carburants mais non c’est juste pour remplir les poches de l’état
Je trouve que le rapport entre les salaires est trop important on devrait calculer le salaire d’un dirigent à maximum 20 ou 30 fois le plus petit salaire dans son entreprise
S’il désire une augmentation, il augmente tous les salaires. C’est complètement fou mais au combien juste.
cordialement
patrick pourradier
Bravo, là, j’adhère.!